Dans un article consacré au chaos social qui suivra le coronavirus, j’écrivais hier qu’il fallait s’attendre à un scénario « à la grecque » avec baisse des pensions et des salaires, ainsi qu’à des ponctions sur notre épargne.
En ce qui concerne la baisse des salaires, cela démarre déjà dans différents pays d’Europe.
Il y a quelques jours, c’est la compagnie aérienne scandinave SAS qui proposait de réduire de 20 % les salaires de ses employés.
Aujourd’hui, c’est en Belgique que plusieurs patrons de presse demandent à leurs journalistes d’accepter une baisse de 7,5 % de leur salaire, vu la situation économique difficile provoquée par le coronavirus.
« Les personnes dont la fonction est critique ou vitale pour l’entreprise continueront à prester leur temps de travail à 100%. Par solidarité et afin de participer à l’effort commun, il leur sera demandé toutefois d’accepter une réduction temporaire de leurs rémunérations mensuelles brutes de 7,5% »
Message de la direction de Rossel à son personnel
Comme la loi belge ne permet pas à l’employeur de décider unilatéralement d’imposer une baisse de salaire, les patrons de presse demandent à leurs employés de l’accepter volontairement.
L’association des journalistes professionnels, a très rapidement réagi dans un courrier envoyé à Rossel :
« L’attitude de la direction adoptée à l’égard des rédactions du Groupe est indécente. La solidarité est une manifestation individuelle et collective à l’égard de semblables éprouvant des difficultés et non celle d’une société réclamant la contribution de ses employés. La solidarité à son égard imposée aux rédactions par l’actionnaire, sauf démarche active personnelle, est en effet inacceptable. »
D’autres rédactions belges signalent des mesures dans le même sens. Mediafin (L’Echo et De Tijd) propose une base salariale de 5%. IPM (La DH, La Libre, Paris-Match Belgique) réfléchit à la proposition qui ne devrait plus tarder.
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