Le couronnement de Charles III, roi du Royaume-Uni

Le samedi 6 mai prochain, Charles III sera couronné roi du Royaume-Uni à l’abbaye de Westminster à Londres. Une occasion pour afficher le multi-culturalisme, les pluralismes religieux et identitaire du Royaume à la face du monde. Le baron Harries de Pentregarth, évêque anglican à la retraite, plaide pour une lecture d’un verset du Coran : ce serait un acte créatif.

Le Grand Remplacement en marche au Royaume-Uni

Le Grand Remplacement prend tout son sens au Royaume-Uni. Un premier ministre à Londres d’origine hindou, un premier ministre en Ecosse d’origine pakistanaise et musulmane, et un maire de Londres tout aussi pakistanais et musulman, témoignent amplement de l’inclusion sous toutes ses formes, chère aux élites britanniques et du Grand Remplacement religieux, ethnique, sociétal, en cours dans l’île des Grands-Bretons.

Un changement colossal que certains voudraient sceller dans les plus antiques coutumes du pays : le couronnement des souverains. « Les responsables du service du couronnement du prince Charles devrait être ouvert à une lecture du Coran », a déclaré dernièrement un évêque de l’Église d’Angleterre à la retraite, le baron Harries de Pentregarth lors d’une session à la Chambre des Lords. Le geste serait un « acte créatif d’accommodement » pour que les musulmans se sentent « embrassés » par la nation, a continué Lord Harries. Selon lui, l’Église d’Angleterre devrait prendre l’initiative « d’exercer sa position historique de manière hospitalière ». Ce principe d’hospitalité peut et doit, affirme l’ancien évêque d’Oxford, se refléter dans de nombreuses cérémonies publiques, y compris le prochain service de couronnement qui doit être une possibilité, insiste-il, pour les dirigeants des religions non chrétiennes de donner leur bénédiction au nouveau roi.

Une cérémonie de couronnement que certains voudraient multi-religieuse

Charles ne devrait pas être hostile à l’idée puisqu’en 2006 il avait fait savoir qu’il souhaitait un couronnement multiconfessionnel qui serait plus « concentré et télécentrique » que celui de sa mère en 1953, rappelle le Daily Mail.

Des voix se sont élevées contre cette idée, insistant sur le fait que « les valeurs britanniques découlent de l’héritage chrétien ». Simon Calvert du groupe de réflexion de l’Institut chrétien a déclaré : « La plupart des gens seront étonnés à l’idée qu’un dirigeant chrétien envisage l’utilisation du Coran lors d’un service chrétien dans une abbaye chrétienne. Les gens sont tellement déçus lorsque des hauts responsables de l’Église d’Angleterre perdent confiance dans les revendications de la foi chrétienne. »

Andrea Minichiello Williams, membre du parlement du CofE, du Synode général et chef du groupe de pression Christian Concern, a souligné de son côté : « À une époque où nous examinons ce que signifient les valeurs britanniques, nous ne pouvons pas avoir de valeurs dans le vide. Les valeurs britanniques découlent de notre héritage chrétien. Nous ne pouvons pas prétendre que toutes les religions sont identiques ou ont les mêmes avantages et résultats pour la nation. »

Une inclusion qui pourrait signifier à terme la fin de la monarchie britannique

Déjà le tout nouveau premier ministre écossais, leader du SNP (Scottish National Party, (sic)) a réinventé la solennelle prestation de serment à la Court of Session d’Édimbourg. Vêtu d’un shalwar kameez noir, il a prêté serment, en tant que nouveau chef de l’Écosse, mercredi dernier, au cours d’une cérémonie mêlant la tradition formelle à son héritage pakistanais.

Allant plus loin, l’homme de 37 ans tout en prêtant serment d’allégeance au roi Charles, avait précédemment déclaré qu’il souhaitait remplacer la monarchie par un chef d’État élu s’il réalisait son rêve de mettre fin à l’union politique de trois siècles de l’Écosse avec l’Angleterre.

Les critiques hostiles à l’idée de Lord Harries pourraient bien être dictées par la prise de conscience que cette inclusion plurielle risque à terme de mettre un terme aux traditions britanniques, et à la monarchie elle-même, qui serait alors victime de causes qu’elle a chéries.

Francesca de Villasmundo

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