Ni « oui » ni « non » mais appel au consensus : tel est le résultat de la rencontre du 3 mai dernier entre les évêques allemands divisés sur la question de l’accès à la communion pour le conjoint protestant dans un couple mixte, et des représentants de la Curie romaine.
Alors que le pape François a fait connaître son souhait qui consisterait à trouver un consensus si possible unanime, il a été conclu que cette division devra être réglée par les évêques germains au nom de la collégialité.
La rencontre a eu lieu au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et a duré presque 4 heures. La salle de presse du Vatican a publié par la suite un communiqué résumant l’entrevue :
« Jeudi 3 mai, à Rome, une délégation de six évêques allemands a rencontré certains responsables de la Curie romaine : les responsables de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, du Conseil pour la promotion de l’unité des chrétiens et du Conseil pour les textes législatifs. L’objet de cette réunion : “affronter la question d‘un éventuel accès à l’eucharistie pour les époux non catholiques des mariages mixtes”. »
En février dernier, en effet, la Conférence épiscopale allemande, présidée par le cardinal Marx, a autorisé, en se basant sur certains articles du droit canon de 1983, l’accès à la communion pour le conjoint protestant dans un couple mixte. Cette décision, prise à la majorité, a provoqué la protestation de sept évêques d’outre-Rhin dont l’archevêque de Cologne Rainer Maria Woelki, chef de file de ses prélats mitrés opposés à cette ouverture eucharistique inter-religieuse. Ils arguaient notamment d’un défaut de légalité pour en empêcher sa mise en application et faisaient appel à l’arbitrage de Rome.
Pour représenter lors de la rencontre à Rome la majorité des évêques favorables à cette ouverture, figurait le cardinal Reinhard Marx, cheville ouvrière de cette autorisation. Les évêques hostiles étaient, quant à eux, représentés par le cardinal Woelki. Après ces longues heures de discussion, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a décidé de renvoyer le problème auprès des évêques allemands, en précisant le désir du pape François que « soit trouvée une directive si possible unanime dans un esprit de communion ».
Le pape a fait savoir également, toujours à travers Mgr Ladaria, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qu’il appréciait l’engagement œcuménique des évêques, ce qui a suscité l’évidente satisfaction des partisans de cette « hospitalité eucharistique » mais qu’il jugeait, en même temps, positif que soient discutés certains aspects « concernant la foi et la pastorale, l’importance mondiale du problème et sa dimension juridique » ainsi que le demandait la minorité. Belle réponse de jésuite… et certainement pas de théologien catholique ! Le vrai scandale qui consiste à permette à des hérétiques protestants qui ne croient pas en la présence réelle dans la Sainte Hostie est totalement occulté, passé sous silence, ignoré. Devant tant de désinvolture, on peut sincèrement se demander combien de ces hiérarques conciliaires, pape en tête, croient encore vraiment en la présence réelle…
La rencontre à Rome s’est conclu sur le rappel de cette « vérité » conciliaire qui est le sésame qui ouvre toutes les portes aux compromissions, aux abandons, à l’apostasie tout court :
« L’unité est plus importante que le conflit et le dialogue favorise la communion dans la diversité. »
En demandant aux évêques allemands de résoudre leur division dans cette optique « d’unité dans la diversité », la Congrégation pour la Doctrine de la Foi autorise, subrepticement et officieusement, l’accès à la communion pour les époux non catholiques des mariages mixtes, la majorité des prélats d’outre-Rhin y étant déjà largement favorable…
Francesca de Villasmundo
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