La Rome bergoglienne montre à nouveau son aversion pour la Tradition tant liturgique que disciplinaire. Deux événements se sont succédés le même jour : la communion à l’américaine Nancy Pelosi, la présidente démocrate et ‘catholique’ de la Chambre des représentants connue pour ses positions en faveur de l’avortement et le bannissement de la messe en latin par El Papa argentin lui-même.
« Dans une lettre apostolique, il confirme que l’Église ne reconnaît que la liturgie du concile Vatican II » écrit le vaticaniste Jean-Marie Guénois dans l’édition d’hier du Figaro. Cap sur une Église « synodale », sans retour possible à la liturgie ancienne, dont « l’unique expression » demeurera celle du concile Vatican II. Le pape François, 85 ans, a choisi le 29 juin, jour de la fête de Saint-Pierre et Saint-Paul, particulièrement célébrée à Rome, pour marteler publiquement ces deux messages qui sont les clés de son pontificat. »
Dans cette lettre apostolique Desiderio desideravi, dédiée « à la formation liturgique du peuple de Dieu », François montre qu’il veut mettre une pierre tombale sur le rite antique au nom du concile Vatican II. Elle fait suite au Motu proprio Traditionis Custodes qui frappait déjà la messe traditionnelle célébrée par les communautés Ecclesia Dei ou selon le Motu proprio de Benoît XVI en en restreignant drastiquement son application dans les diocèses.
L’actuel détenteur du trône pétrinien revient sur le point fondamental du Motu Proprio Traditionis Custodes d’il y a près d’un an, à savoir la volonté de mettre au ban le rite antique. En conclusion de la lettre, le pape montre qu’il a accusé le coup des critiques concernant Traditionis Custodes, mais au lieu de revenir sur ses pas, il insiste sur le même chemin en exhortant à abandonner les polémiques « pour écouter ensemble ce que l’Esprit dit à l’Église » (n. 65) et de garder la communion. Pour argumenter sa décision qui va contre la célébration de la messe tridentine, il prend à partie le concile Vatican II : l’acceptation de la réforme liturgique est une condition nécessaire souligne-t-il à l’acceptation du Concile Vatican II. Dans le refus de la réforme, il voit un problème ecclésiologique :
« La problématique est avant tout ecclésiologique. Je ne vois pas comment nous pouvons dire que nous reconnaissons la validité du Concile […] et ne pas accepter la réforme liturgique née du Sacrosanctum Concilium qui exprime la réalité de la Liturgie en rapport intime avec la vision de l’Église admirablement décrite par Lumen gentium »(n° 31).
François se montre ainsi le digne héritier du pape Paul VI, le maître d’œuvre de Vatican II, qui lui-aussi avait interdit la messe de Saint Pie V au nom de la réforme liturgique et de l’acceptation du Concile.
« Pour cette raison, comme je l’ai expliqué dans la lettre envoyée à tous les évêques, je me suis senti le devoir d’affirmer que ‘les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, ils sont la seule expression de la lex orandi du rite romain’ (Motu Proprio Traditionis custodes, art. 1) » écrit-il dans le paragraphe 31 de la nouvelle lettre apostolique.
Après le pontificat de Benoît XVI, qui avait essayé de faire triompher sa théorie de l’herméneutique de la continuité, tentative – somme toute vaine constate-t-on aujourd’hui- de rattacher le concile à la Tradition, François enlève le masque : l’Eglise conciliaire est en rupture d’avec la Tradition et la démarche ratzingérienne n’aura été qu’une parenthèse, « l’herméneutique de la discontinuité et de la rupture » est bien la juste interprétation du concile Vatican II.
Une discontinuité et une rupture qui se caractérisent au niveau disciplinaire tout autant que liturgique. Ce même mercredi 29 juin, jour de la parution de Desiderio desideravi, Nancy Pelosi a communié lors d’une messe présidée par le pape François, dans la basilique Saint-Pierre, au Vatican. L’élue américaine, en vacances en Italie, a assisté dans un carré VIP à la messe au cours de laquelle le pape argentin a remis le pallium (un ornement liturgique) aux archevêques nouvellement nommés. Elle n’a pas reçu l’eucharistie des mains de François mais d’un des nombreux prêtres présents, au milieu des autres fidèles. Le matin même, Nancy Pelosi avait rencontré le pontife et reçu de sa part une bénédiction. En permettant à Mme Pelosi de communier au Vatican, le pape François défie la Tradition et certains évêques américains dont Salvatore Cordileone, l’évêque de San Francisco, ville du district où elle est élue, qui a interdit aux prêtres de son diocèse de lui accorder l’eucharistie.
Cultivant la déconstruction, la culture de mort, faisant table rase du passé, cette Eglise conciliaire qui « rompt avec l’Église catholique de toujours » (Mgr Lefebvre), qui se vante d’être la Tradition vivante ressemble bien plus à un mort-vivant…
Francesca de Villasmundo
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