Contrairement à ce qu’ont affirmé certains journalistes et opposants syriens en exil (depuis si longtemps pour certains qu’ils ne savent même plus à quoi ressemble la Syrie), les combats pour reprendre Palmyre n’ont pas été si faciles.

Une légende court d’ailleurs au sujet de la perte de la ville par l’armée syrienne l’année dernière : elle aurait fait exprès de se retirer sans pratiquement combattre pour organiser une opération de « comm » et montrer au monde qu’elle est la seule alternative crédible à l’Etat Islamique.

Cette thèse a été abondamment développée ces derniers jours sur nos radios et télévisions : il fallait bien réagir et ne surtout pas laisser le beau rôle à Assad après la libération d’une des plus beaux sites antiques du monde.

C’est faire peu de cas des dizaines de soldats syriens morts au combat et de tous ceux qui, prisonniers, ont été égorgés un par un et en public…De plus, plusieurs fonctionnaires et miliciens présents dans la ville moderne ont subi le même sort ainsi que leurs familles. Un premier charnier vient d’être mis à jour et d’autres suivront certainement. Seule, l’armée syrienne, épuisée par presque cinq ans de guerre, ne peut suffire face aux dizaines de milliers de djihadistes venus du monde entier., les évènements l’ont suffisamment montré. Si la victoire a été possible cette fois, c’est grâce à l’aviation russe et au soutien au sol des chiites libanais et iraniens.

De plus, cette fois, des forces spéciales russes étaient déployées sur les lieux.

On le sait d’autant mieux que l’un d’eux y est mort héroïquement. Le lieutenant Prokhorenko, 25 ans s’est fait encerclé alors qu’il observait, seul, les positions islamistes pour guider l’aviation russe. Voilà la retranscrition de son dialogue radio avec son commandant :

                « Officier : Commandant, je suis piégé, je répète, je suis piégé.

                Commandant : Répétez et confirmez.

                Officier : Ils m’ont vu, il y a des tirs partout, je suis coincé. Je demande l’évacuation immédiate.

                Commandant : Demande d’évacuation reconnue.

                Officier : Dépêchez-vous, il me reste peu de munitions, ils semblent partout, je ne peux pas tenir très longtemps.

                Commandant : Confirmé; retenez-les, continuez à riposter, allez dans une position sûre, l’appui aérien suit.

                Officier : Dépêchez-vous, j’ai peu de munitions, ils m’encerclent les salauds.

                Commandant : Douze minutes jusqu’à l’évacuation, retournez à une position sûre.

                Officier : Ils sont proches, je suis encerclé, c’est peut-être la fin, dites à ma famille que je les aime tendrement.

                Commandant : Retournez à la ligne verte, continuez le feu, l’aide est en route.

                Officier : Négatif, je suis encerclé, il y a tant de ces salauds.

                Commandant : Dix minutes; retournez à la ligne verte.

                Officier : Je ne peux pas. Ils m’ont encerclé et se rapprochent.

                Commandant : Allez à la ligne verte, je répète, allez à la ligne verte.

                Officier : Ils sont là, dehors, menez l’attaque aérienne maintenant. Dépêchez-vous c’est la fin, dites à ma famille que je les aime et meurs en me battant pour ma patrie.

                Commandant : Négatif. Retournez à la ligne verte.

              Officier : Je ne peux pas. Commandant, je suis encerclé. Ils sont là dehors. Je ne veux pas qu’ils me prennent et me paradent. Menez l’attaque aérienne. Ils vont faire une mascarade de moi et de cet uniforme. Je veux mourir avec dignité et que tous ces salauds meurent avec moi. S’il vous plait ma dernière volonté, menez l’attaque aérienne. De toutes façons ils vont me tuer.

                Commandant : S’il vous plait confirmez votre demande.

                Officier : Ils sont là, dehors. C’est la fin commandant, je vous remercie. Dites à ma famille et à mon pays que je les aime. Dites-leur que j’ai été courageux et que je me suis battu jusqu’au bout. Prenez soin de ma famille, vengez ma mort, au revoir commandant, dites à ma famille que je les aime.

                Commandant : (Pas de réponse, ordonne la frappe aérienne). »

Le Lieutenant Prokhorenko a été fait héros de la Russie, la plus haute distinction militaire. Il allait bientôt être papa.

Antoine de Lacoste

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