En direct de Béziers – Samedi 28 mai 2016: Plus de 2000 personnes étaient rassemblées à Béziers ce jeudi pour élaborer des propositions de résolutions aux grands problèmes de la France. C’était aussi le grand rendez-vous de tout ce que la droite souverainiste compte de personnalités politiques et de théoriciens, venus de toute la France à l’appel du maire de Béziers, Robert Ménard, désireux de lisser les différentes approches souverainistes à un an des élections présidentielles de 2017. S’en sont suivis de beaux débats sans langue de bois, dans lesquels le public était sollicité pour apporter ses propositions.
Photo ci-dessus: la tribune avec Renaud Camus au premier plan, Serge Federbush, Jean-Paul Gourévitch, Ivan Rioufol, et Jean-Yves Le Gallou.
Mais quelle mouche a piqué Marion Maréchal Le Pen ?
Marion Maréchal Le Pen était présente à Béziers, en compagnie de Gilbert Collard, lors des débats sur l’immigration qui se sont déroulés samedi après-midi durant trois heures dans la plus grande salle du Palais des Congrès comble et survoltée. Lorsque subitement elle a pris la mouche et est partie en coup de vent. Ce sont quelques mots probablement mal interprétés du maire de la ville, qui semblent avoir mis le feu aux poudres:
Marion n’a pas supporté que Robert Ménard ait dit qu’il n’avait pas l’intention de servir de marchepied au Front national au cours de l’événement. C’est plus que la jeune député n’en a pu supporté. L’initiateur de ce colloque, -colloque pourtant destiné à lissé les aspérités du camp souverainiste-, interviewé par la presse nationale déplacée en grand nombre, a tenté de «dissiper les malentendus». Le fondateur de Reporters sans Frontières, avait-il oublié la susceptibilité à vif du FN ?
Robert Ménard s’est défendu d’avoir employé le mot « marchepied » dans un sens péjoratif, voulant seulement rassurer les intervenants sur leur liberté d’expression. Il a même précisé sans équivoque que personnellement il votait Front national, mais que les débats du colloque étaient ouverts à toutes les sensibilités. Ce colloque était, pour le maire de Béziers, l’occasion de faire converger les différents courants souverainistes afin de gagner les présidentielles.
Il est vrai que Renaud Camus a exposé ses réticences sur le Front national sans ambages… Immédiatement ponctué par des « vive Marine! » dans le fond de la salle; on sait le différend entre Marine Le Pen et Renaud Camus à propos du Grand remplacement. Il est vrai également qu’un grand nombre de personnes de ce rassemblement étaient des membres éconduits ou démissionnaires du FN. On peut se demander aussi si ce n’est pas plutôt le succès personnel du maire de Béziers, à travers cette manifestation, qui a fait le plus d’ombrage à la délégation du FN ? Et puis Robert Ménard est-il aussi innocent qu’il le prétend ? Cette désinvolture de la part de responsables politiques qui étalent leurs états d’âme face aux caméras, quoi qu’il en soit, n’est à l’avantage de personne et moins encore d’une future victoire électorale en 2017.
Un public chauffé à blanc et qui ne s’en laisse pas conter
Ce débat sur l’immigration s’est tenu dans une salle remplie à craquer et surchauffée par Renaud Camus exposant sa théorie du Grand remplacement. Lorsqu’un peu plus tard il a affiné sa pensée en parlant de « remigration », la salle chauffée à blanc lui a fait une immense ovation. Un véritable débat s’est instauré entre les intervenants, d’Ivan Rioufol qui prône de ne pas faire d’amalgame à Renaud Camus sans concession.
Un intervenant du public a su monopoliser le micro une bonne dizaine de minutes et sans cesse acclamé. « L’islam peut-il se fondre dans la République ? » a-t-il demandé. Un « NON » tonitruant lui a répondu. Au bout de quelques minutes d’une harangue virile, la tribune a voulu lui reprendre le micro. « Je n’ai pas fini », s’est-il exclamé. « Est-ce que je me fais siffler » ? a-t-il interrogé à la cantonade, alors qu’Ivan Rioufol venait de l’être. « Non! » lui a répondu la salle. Et ainsi il a pu poursuivre sa harangue dans une salle qui lui était entièrement gagnée, alors que les caméras s’étaient toutes braquées sur lui. Il y a eu aussi parmi tant d’autres interventions intéressantes de l’assistance, cette émouvant témoignage d’une dame de Lézignan-des-Corbières, dans l’Aude, qui a perdu un être cher dans l’attentat du Bataclan et qui s’affolait à l’idée de voir rentrer en France encore plus de musulmans.
Dans l’ensemble, le débat emporté par la passion a sans doute manqué de fond. Ainsi les causes profondes du grand remplacement n’ont pas été assez analysées. L’avortement, notamment, n’a pas même été évoqué; Renaud Camus ne semble pas avoir fait le lien entre la promotion pour l’avortement en Europe et « les flux migratoires de remplacement » promus par l’ONU, au contraire il a plaidé en faveur du système démographique européen. Un intervenant du public a fait acclamer la Russie par une salle unanime à propos du rôle bénéfique qu’elle joue en Syrie. Ce fut l’une des trop rares évocations de l’implication des guerres du Moyen-Orient dans les déferlantes migratoires en Europe.
Dans la journée huit débats sur huit sujets différents ont occupé les participants, dont le détail sera passé en revue demain, avec les conclusions.
Car dimanche matin sera le temps de tirer les enseignements de ce colloque somme toute très réussi qui a attiré de toute la France une foule très nombreuse que le Palais des Congrès n’a pas réussi à contenir puisque certains débats ont du être déplacés en d’autres lieux de la ville, faute de place.
A suivre.
Crédit photo: Emilie Defresne
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