MPI – Que pensez-vous de cette initiative connue sous l’intitulé Jour de Colère ?
Alain Escada – Le manifeste de Jour de Colère annonce vouloir permettre « l’expression d’une prise de conscience de la société civile face à une action gouvernementale délétère qui nous mène droit vers l’abîme » et évoque un Dies Irae contemporain en énumérant une série de motifs de mécontentement. En tant que président de CIVITAS, j’ai lu attentivement chaque ligne, chaque mot de ce manifeste, et je me suis réjoui d’une telle initiative, tant sur le fond que sur la forme.
MPI – Vous êtes connu pour être intransigeant sur les principes. En émettant un avis favorable à propos de ce Jour de Colère et de son manifeste, cela signifie que vous les percevez fort différemment d’autres manifestations que vous trouviez inappropriées ?
A.E. – Sur la forme, j’ai souvent dit et répété que c’est une ineptie d’organiser des manifestations festives lorsqu’on vient exprimer un mécontentement. Veut-on obtenir des résultats, faire reculer un adversaire, mettre fin à un projet inique ? Dans ce cas, il faut démontrer force et détermination. Cela ne se fait pas en dansant sur une musique de boîte de nuit. La fête, il sera toujours temps de l’organiser lorsque nous aurons obtenu une victoire méritant d’être célébrée. Tant que ce n’est pas le cas, l’heure et le ton sont à la bataille, pas à autre chose. L’expression « Jour de Colère » traduit bien cet esprit. J’apprécie aussi que les organisateurs de Jour de Colère permettent à tous les mouvements qui se reconnaissent dans cet objectif commun d’y participer sous leurs propres couleurs et avec leurs propres slogans. Nous avons trop souvent vu par le passé des manifestations dites pour tous chercher à imposer leurs niaiseries en même temps que chasser la moindre trace de christianisme. Ceux qui se plaignaient que leur sweet soit interdit par les autorités étaient les mêmes qui interdisaient tout drapeau à sacré-cœur dans leurs manifestations.
Sur le fond, CIVITAS a toujours exprimé sa détestation des compromissions. Si le nombre doit s’obtenir au prix des reniements, c’est d’office stérile et sans aucun intérêt. Dans le cas du manifeste de Jour de Colère, il n’y a pas d’intention de céder au politiquement correct ou de sombrer dans le consensus mou. La défense de la Famille et de la Patrie y sont explicites. Des thèmes essentiels sont également abordés comme la sécurité, l’immigration, le système scolaire, la fiscalité,… Le choix des mots sonne juste, comme lorsque Jour de Colère prend la défense des paysans. Ce mot paysan si déconsidéré aujourd’hui, alors qu’il illustre l’un des métiers les plus indispensables et les plus respectables. Tout cela sent bon le pays réel et voilà pourquoi je soutiens, au nom de CIVITAS, cette initiative.
MPI – Cela signifie donc que CIVITAS participera bien au Jour de Colère le 26 janvier à Paris ?
A. E. – Oui, je vous confirme que CIVITAS y participera. Nous fixerons prochainement un lieu de rendez-vous pour nous regrouper et nous rejoindrons dès 14h ce rassemblement. CIVITAS y viendra avec ses bannières ainsi qu’une grande banderole « Catholiques en colère ». Nous souscrivons à tous les motifs de mécontentement signalés par Jour de Colère. Nous y ajoutons simplement un motif supplémentaire de mécontentement : les nombreuses provocations antichrétiennes tolérées voire organisées par le système qui nous gouverne. Nous avons souvent rappelé que la haine de la famille a pour corollaire la haine du christianisme. Nous pourrions ajouter que la haine de l’identité française a également pour corollaire cette haine du christianisme.
MPI – Quels moyens mettrez-vous en œuvre pour soutenir ce Jour de Colère ?
A. E. – CIVITAS profitera des quatre prochaines semaines pour mobiliser tous ses réseaux de sympathisants dans tous les départements. C’est un rendez-vous important pour démarrer 2014 avec de bonnes résolutions. Il faut que ce Jour de Colère soit un succès. Nous tenterons d’y contribuer.
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