Marie-France Schmidt a enseigné l’université de Vincennes et de Paris IV Sorbonne. Spécialiste de civilisation et littérature espagnoles, elle est l’auteur de plusieurs biographies dans ce domaine (Goya, Isabelle la Catholique, saint Ignace de Loyola, saint Jean de la Croix).
Devenu confesseur de la reine Isabelle la Catholique en 1492, puis archevêque de Tolède et primat d’Espagne en 1495, le cardinal Francisco Jiménez de Cisneros (1436-1517) poursuit ensuite son ascension à un rythme plus lent, dicté par la tournure des événements.
La mort inattendue de l’héritier du trône de Castille, le prince Jean, en 1497, puis le désintérêt consécutif des affaires de l’Etat que manifeste sa pénitente la reine de Castille conduit l’ecclésiastique à prendre peu à peu en charge les questions religieuses qui secouent le royaume en cette aube du XVIe siècle, notamment le problème épineux de la conversion des Maures de Grenade.
Lorsque le roi Ferdinand d’Aragon prend les rênes du pouvoir, il confie au prélat successivement la charge de grand inquisiteur du royaume de Castille, puis celle de régent d’Espagne.
Poussé par les circonstances, le cardinal Cisneros a associé sa vie religieuse à celle d’un homme d’Etat en sacrifiant partiellement une personnalité pourvue d’une force intérieure exceptionnelle. Il a préparé les royaumes de Castille et d’Aragon à l’empire que va réaliser le roi Charles Ier d’Espagne devenu peu après en même temps l’empereur Charles Quint.
Cisneros : Cardinal et grand inquisiteur, Marie-France Schmidt, éditions Salvator, 216 pages, 20 euros
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