Peu de pays dans le monde pratiquent autant d’avortements qu’au Vietnam. Dans un cimetière de fœtus, on les met en terre pour leur dernier repos. Presque tous sont des filles.
Le plus grand cimetière de fœtus au monde est situé dans le nord du Vietnam dans les faubourgs de Hanoï à Soc Son, il s’agit du cimetière de Doi Coc.
Dans ce pays communiste, l’interruption de grossesse n’a jamais été un tabou.
D’après les statistiques du gouvernement, 500 000 avortements sont effectués chaque année pour 2,4 millions de grossesses : une horreur institutionnalisée à grande échelle !
Comme il n’y a pas de contrôle systématique, il pourrait y avoir un autre demi-million d’avortements » non comptabilisés par les statistiques officielles. Cela porterait les chiffres à un million d’avortements et en ferait donc le taux le plus élevé au monde, d’après l’ONG Alan Guttmacher Institute.
Pour sa part, l’association nationale pour le planning familial (VINAFPA) parle de 1,2 à 1,6 million d’avortements annuels dans un pays qui compte environ 98 millions d’habitants. A titre de comparaison, 104.000 cas ont été signalés l’année dernière en Allemagne.
La préférence pour les garçons – notamment en raison de leur rôle central dans les rituels ancestraux – conduit dans certaines régions à de nombreux avortements sélectifs.
Afin d’éviter ces dérives, le Vietnam a interdit aux médecins de révéler le sexe de l’enfant avant la naissance mais cette interdiction, difficile à imposer, est largement bafouée.
Selon la tradition vietnamienne, on enterre les morts et au bout de trois ans, quand ils sont réduits à leurs os, on les place dans de petits pots. Toutes les tombes sont en fait des fosses communes, certaines contiennent jusqu’à 10.000 fœtus, l’une d’elle 30.000.
Paul DEROGIS
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