«Il faut avoir vécu depuis 1960 à nos jours pour savoir que les Papes peuvent conduire l’Église à sa ruine. (…) Contre les faits les arguments ne valent rien. Les faits sont là devant nos yeux. Alors force nous est de conclure que Notre-Seigneur en prononçant les paroles de l’assistance jusqu’à la fin des temps, n’excluait pas des périodes de ténèbres et un temps de Passion pour son Épouse mystique. » (Lettre de Mgr Lefebvre de 1984, citée in Mgr Lefebvre par Mgr T. de Mallerais).

«Il me semble que l’on peut comparer cette Passion que souffre l’Église aujourd’hui à la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ.» Mgr Lefebvre, homélie du 29 juin 1982

En ces premiers jours du mois d’avril 2017, où débute le temps liturgique dédié à la Passion du Christ, les nouvelles qui arrivent de Rome indiquent clairement que l’Église catholique vit encore ce temps de Passion évoqué par l’évêque traditionaliste : le pape actuel, dans la suite logique de ces prédécesseurs fervents artisans de la réforme conciliaire née du concile Vatican II, conduit lui-aussi l’Église à sa ruine.

Les faits sont là, dans leur réalité brute. Le pape François veut finir de transformer l’Église en l’ouvrant largement aux diversités confessionnelles, religieuses, féminines, anthropologiques, etc. Son « chantier » de transformation avance à grand pas.

Vendredi dernier, le pape a reçu les participants à un colloque sur Martin Luther, organisé par le Comité pontifical des sciences historiques en cette année du cinquième centenaire de la Réforme luthérienne. Et il s’est lancé à nouveau dans un panégyrique de la réforme du moine apostat, dans une culpabilisation sous-adjacente de l’Église de l’époque et a vanté l’œcuménisme moderne qui prêche l’une unité dans la diversité au détriment de la doctrine catholique. Considérant ce colloque un des

«fruits de l’action de l’Esprit Saint, qui surmonte tous les obstacles et transforme les conflits en opportunités de croissance dans la communion», il a appelé à la « «purification de la mémoire» : «Des approfondissements sérieux sur la figure de Luther, sur sa critique contre l’Église de son époque et la papauté, contribuent certainement à surmonter le climat de méfiance mutuelle et de rivalité qui depuis trop longtemps par le passé a caractérisé les relations entre catholiques et protestants», «Aujourd’hui, en tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à nous libérer des préjugés contre la foi que d’autres professent avec un accent et un langage différents, à échanger mutuellement le pardon pour les péchés commis par nos pères et à invoquer ensemble Dieu pour le don de la réconciliation et de l’unité.»

Pour le Vendredi Saint, les méditations du Chemin de Croix présidé par le pape François au Colisée, seront écrites par la bibliste française Anne-Marie Pelletier qui milite pour une  féminisation de l’Église et appelle à une plus grande représentation de la femme dans l’exercice du pouvoir au sein de l’Église.

Le Saint-Siège vient également de publier le programme du voyage du pape en Égypte le 28 et 29 avril prochain, « Le pape de la paix dans l’Égypte de la paix ». Œcuménisme et dialogue inter-religieux sont les deux colonnes d’argile qui inspirent ce voyage de Jorge Maria Bergoglio qui se veut porteur de paix par le relativisme religieux. De nombreuses rencontres multi-confessionnelles, entre le pape François et les responsables des autres religions, sont prévues : elles sont, dès à présent, considérées les points saillants de ce déplacement apostolique, et les autorités égyptiennes ne s’y sont pas trompées :

« L’Égypte accueille avec plaisir cette visite qui contribuera à enraciner le message de l’islam basé sur la tolérance et sur le dialogue entre toutes les religions et à renoncer au langage de la violence et de l’extrémisme. »

ont-elles déclaré. D’ailleurs c’est à l’Université sunnite de Al-Azhar, sous l’égide du grand imam Ahmed El-Tayyb, qu’a été préparée cette visite bergoglienne : tout un programme, c’est le cas de le dire !

Et, last but not the least, le nouveau directeur de l’édition argentine de L’Osservatore romano, le quotidien officiel du service d’information du Vatican, est un protestant, eh oui, Marcelo Figueroa, bibliste, théologien et pasteur de l’Église presbytérienne. Il doit sa nomination à ce poste stratégique d’information des fidèles catholiques sud-américains au pape lui-même !

Tous ces faits, ces actions futures, ces innovations, ces nominations et interventions laïques ou religieuses, sont loin d’être très catholiques, s’est le moins que l’on puisse dire : le pontificat du pape François est résolument tourné vers le monde, ses concepts modernes et ses modes progressistes et féministes, il s’articule autour de l’œcuménisme et du dialogue inter-religieux qui sont et restent la boussole mortelle qui inspire les mentalités conciliaires.

L’Église vit sa Passion mais sa résurrection à la foi catholique intégrale ne coïncidera pas, malheureusement, avec la fête de Pâques du 16 avril prochain. Rome est toujours occupée…

Francesca de Villasmundo

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