L’attentat commis ce lundi 28 octobre place Tienanmen représente désormais un souci majeur en Chine. Le bilan est de 5 morts et 38 blessés et la police chinoise privilégie la piste d’un attentat commis par des militants ouïghours de la région du Xinjiang, considérée autrefois comme le Turkestan chinois. Soit la piste islamiste.
En juin 2013, cette région avait été en ébullition. Dans un climat d’émeute indépendantiste, des musulmans ouïghours avaient attaqué un commissariat. L’attaque s’était soldée par 35 morts et 25 blessés.
Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) avait aussitôt menacé de s’en prendre aux intérêts chinois en Afrique du Nord faisant de la Chine une cible du terrorisme islamique. Précédemment, des Chinois avaient déjà été victimes d’attentats au Pakistan, au Yémen et en Algérie, signe d’une tension grandissante. Et la Chine développant ses intérêts sur tout le continent africain, elle devient parallèlement une cible plus facile à atteindre.
Tout cela entre dans un contexte géopolitique particulier. En effet, les Ouïghours sont des musulmans turcophones. Le gouvernement turc ne manque donc pas de s’immiscer dans la problématique de cette région. Recep Tayyip Erdogan a parlé de « génocide » à propos de la façon dont la Chine traite cette province du Xinjiang. Un comble quand on sait le refus catégorique du premier ministre turc d’entendre le mot « génocide » à propos des crimes commis par les Turcs contre les chrétiens arméniens, syriaques et grecs.
Il ne fait aucun doute qu’Erdogan rêve de relancer le panturquisme, une vision conquérante qui fait la quasi unanimité en Turquie, bien au-delà de son parti l’AKP. En dehors de la région du Xinjiang, la Turquie porte un regard plus qu’intéressé sur l’Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kazakhstan et le Kirghizstan.
Les Ouïghours se radicalisent depuis des années. Des affrontements ethniques avaient déjà été signalés en 2001, en 2009 (la plus violente, faisant 200 morts) et en 2011. Fréquemment, les Hans (Chinois de souche) font l’objet d’agressions par des Ouïghours à travers toute la région de Xinjiang.
La vision panturque conquérante
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