Va-t-on vers une interdiction des chaudières à gaz ? La Première ministre, Élisabeth Borne, a déclaré envisager d’en interdire la vente à compter de 2026. Toute chaudière à gaz qui tomberait en panne devrait donc être remplacée par un autre mode de chauffage : soit un raccordement à un réseau de chaleur urbain, soit une pompe à chaleur aérothermique ou géothermique. Les pompes à chaleur hybrides (mixant gaz et électricité) resteraient autorisées. Une concertation en ligne est ouverte au public jusqu’au 28 juillet sur cette mesure et toutes les autres visant à la décarbonation des bâtiments. Cette mesure concernerait douze millions de foyers en France.
Or, on apprend par la Cour des comptes et le Sénat qu’une nouvelle chaudière à gaz a été installée à l’Elysée. Assisterait-on une fois de plus à l’habituelle règle des élites mondialistes, faites ce que je dis, pas ce que fais ?
Dans son rapport sur le budget de la présidence rendu public mi-juillet, la Cour des comptes mentionne bien l’acquisition d’une chaudière à gaz pour un montant de 100 000 euros.
Pour tenter de se dépatouiller, le cabinet d’Emmanuel Macron affirme que la chaudière à gaz ne fonctionnera pas plus de 20 à 30 % de la période de chauffe, uniquement en appui de la pompe à chaleur les jours de grand froid.
De son côté, le gouvernement rétropédale, laissant entendre qu’il examine des alternatives à l’interdiction totale des chaudières gaz.
Quant au prétexte écologique, il est mis à mal par de nombreux analystes, y compris parmi les climato-anxieux. Un collectif de vingt-cinq organisations a ainsi adressé au gouvernement une lettre dans laquelle il met en garde contre « 8 à 9 millions de pompes à chaleur supplémentaires prévues d’ici 2030 sans garantie de gestes d’isolation, et sans analyse des conséquences sur le réseau électrique, avec un risque de fraude excessif ».
En cas de grands froids, une pompe à chaleur ne pourra pas fournir assez de puissance pour chauffer le logement. « Il en résultera une insuffisance de la température intérieure ne dépassant pas 14 °C par grand froid et donc un important inconfort thermique », alertent ces organisations.
D’autre part, il faut prendre conscience que les pompes à chaleur vont entraîner une hausse de la demande électrique alors même que chaque hiver est l’occasion d’annonces gouvernementales anxiogènes sur d’hypothétiques coupures d’électricité.
« GRDF a calculé que [le changement de 12 millions de chaudières à gaz] augmentera fortement la pointe électrique en hiver et nécessitera 10 gigawatts de plus en 2035, soit l’équivalent de dix réacteurs nucléaires supplémentaires », détaille Que Choisir dans un article très critique.
Ajoutons que les pompes à chaleur sont surtout fabriquées en Chine !
« Enlever un système intégré de gaz pour y poser une pompe à chaleur souvent fabriquée en Chine, notamment le compresseur, je ne suis pas sûr que ce soit bénéfique pour la planète », a réagi Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), auprès de France Info.
En outre, l’installation d’une pompe à chaleur est onéreuse. Les prix peuvent dépasser les 15 000 euros quand une chaudière à gaz de qualité en coûte 10 000 de moins. « De nombreux courriers reçus à 60 Millions racontent la même histoire : une personne est démarchée pour l’installation d’une pompe à chaleur. Le vendeur annonce un prix de plus de 20 000 euros, mais assure que la personne n’aura presque rien à payer grâce aux aides financières. Problème : la personne ne voit jamais la couleur de ces aides, ou n’en perçoit qu’une toute petite partie et se retrouve avec un lourd crédit à rembourser », détaillait le magazine 60 Millions de consommateurs en janvier 2022.
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