De nouveaux cessez-le-feu sont annoncés en Novorossiya:
Lundi une attaque particulièrement violente des troupes ukrainiennes contre l’aéroport de Donetsk avait fait trois soldats morts et 14 blessés du côté de ces mêmes troupes, lesquelles ont été repoussées faisant sauter dans leur retraite l’ancien terminal de l’aéroport. les combats s’étaient ensuite apaisés dans la journée. Et aujourd’hui le cessez-le-feu a été annoncé d’abord pour Lougansk et ensuite pour Donetsk concernant l’aéroport. Il ne s’agirait pas d’un cessez-le-feu général, ni même immédiat. C’est autour de l’aéroport de Donetsk que les combats ont été pratiquement incessants depuis avril dernier, même durant les accords de Minsk qui le 5 septembre prévoyaient les étapes de la paix et en particulier une zone de front démilitarisée entre les deux parties.
Ce qu’il restait encore hier de la tour de contrôle de l’aéroport de Donetsk
Ce cessez-le-feu n’a d’ailleurs pas empêché la reprise des hostilités un peu partout sur la ligne de front très rapidement après sa signature, avec parfois de grandes violences contre la population civile comme à Gorlovka. Tout au long de la journée d’hier des concertations se sont tenue sur le front diplomatique, avec de nouvelles mises en garde de part et d’autre.
D’ Ankara où il était en visite, le président russe Vladimir Poutine a annoncé la suspension du projet russo-italien de gazoduc South Stream, ce qui n’a pas manqué d’inquiéter certains pays de l’UE, bien que cette décision soit consécutive aux sanctions européennes contre la Russie. La suspension est due en particulier à la Bulgarie qui a refusé le passage du gazoduc sur son territoire, selon les vœux très pressants de Washington. Vladimir Poutine à également soulevé l’éventualité qu’une partie du gaz distribué en Europe pourrait être détourné vers la Turquie. Ceci alors que l’OTAN poursuit ses manœuvres menaçantes aux frontières de la Russie.
« Une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN minerait tout le système européen de sécurité. Ceux qui tentent de pousser Kiev dans les bras de l’OTAN prennent d’immenses responsabilités géopolitiques », a encore prévenu le vice ministre des Affaires étrangères russes, M. Meshkov. L’OTAN continue de donner des leçons et des ultimatum à la Russie pour qu’elle retire ses troupes du Donbass, tandis que divers pays de l’UE et surtout les USA ne cessent de fournir de l’armement militaire à l’Ukraine, comme pour l’encourager à poursuivre ses expéditions punitives en Novorossiya.
Les négociations pour mettre fin aux combats qui ont fait plus de 4 300 morts interviennent au moment où le Parlement ukrainien largement dominé par les pro-occidentaux s’apprête à approuver le nouveau gouvernement où plusieurs étrangers dont une Américaine sont pressentis à des postes de ministre. Le président Petro Porochenko a ainsi signé mardi un décret accordant la nationalité ukrainienne à une Américaine, un Géorgien et un Lituanien qui relèvent de pays vassaux des USA.
S’agit-il de remerciements pour services rendus, ou bien d’agents américains imposés par les maîtres de Washington ? La question peut se poser quand divers témoignages courent selon lesquels l’OTAN occuperait des étages entiers de certaines administrations à Kiev.
Le chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine, qui vient d’être reconduit, a participé par vidéoconférence à une réunion de l’Alliance atlantique qui se tient à Bruxelles.
Sur le terrain, l’accord de cessez-le-feu doit entrer en vigueur le 5 décembre, a affirmé Igor Plotnitski, dirigeant de la région confirmant les informations annoncées auparavant par l’OSCE. Au cours d’une réunion le 29 novembre à Lougansk, le général ukrainien Volodymyr Askarov, le général russe Alexandre Lentsov, numéro deux de l’armée de terre russe, ainsi que les représentants de la république de Lougansk et l’OSCE « sont arrivés à un accord de principe concernant un cessez-le feu total le long de la ligne de front à partir du 5 décembre », « Ils se sont également mis d’accord sur le retrait des armes lourdes à partir du 6 décembre », indique l’OSCE dans un communiqué.
Le chef séparatiste de Lougansk Igor Plotniski a confirmé l’accord, évoquant une zone tampon de « 15-20 km » entre les positions des deux camps. Mais, le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko n’a pas confirmé, se bornant à dire que les tirs se poursuivaient. On se rappelle que lors du dernier cessez-le-feu l’armée ukrainienne en déroute avait profité de la trêve pour refaire ses forces. Une attaque massive avait été annoncée qui n’a toujours pas eu lieu. Les deux parties ont certainement grand besoin d’une trêve, les civils du Donbass ayant été tout particulièrement éprouvés alors que Kiev leur a coupé l’accès à leurs comptes bancaires et à leurs retraites, entre autre.
Les mêmes généraux russe et ukrainien se sont retrouvés à huis clos dans l’après-midi, aujourd’hui mardi, à Donetsk, en Novorossiya, avec les représentants de l’OSCE et de la république de Donetsk (DNR). La Russie est toujours accusée par Kiev et les Occidentaux d’armer le Donbass et d’avoir déployé des troupes dans l’est de l’Ukraine, mais celle-ci dément toute implication dans le conflit, elle participe toutefois en tant que « médiateur » dans les négociations du cessez-le-feu.
L’accord de cessez-le-feu de Minsk qui n’a jamais été respecté, laisse perplexe sur celui-ci, sachant tous les va-t-en-guerre qui s’activent au sein du gouvernement et du parlement ukrainien. Sans compter la présence des Américains qui sont les véritables agitateurs-propagandistes du coup d’Etat du Maïdan qui a mis le feu aux poudres dans le Donbass. Depuis ils ne cessent de mettre de l’huile sur le feu, distribuant des dollars et des armes et excitant les troupes.
Les Novorusses ont trop souffert de la junte de Kiev pour vouloir jamais revenir dans son giron. L’OTAN ne sera, semble-t-il satisfaite que lorsque la Russie sera soumise à son monde unipolaire et à sa politique de mort. Mais Vladimir Poutine a annoncé que cela n’arrivera pas. Quant aux deux parties elles sont elles-mêmes assez dubitatives sur la poursuite de ces accords en raison des leçons du passé.
Andreï Pourguine, l’un des dirigeants de la région de Donetsk, a néanmoins indiqué que des négociations politiques allaient se poursuivre « dans le cadre des accords de Minsk ». Ces accords conclus le 5 septembre entre Kiev et les représentants des Républiques avec la participation de Moscou et de l’OSCE ont abouti à l’instauration d’un cessez-le-feu pas très efficace mais qui avait été rompu unilatéralement par le président ukrainien, Piotr Porochenko, au cours d’un discours dans lequel il annonçait vouloir gagner la guerre en harcelant les enfants du Donbass (Note); plus de 1 000 personnes ont péri dans l’Est depuis leur signature. L’OSCE dénombre au total 4200 morts dues à ce conflit. Les ministres des Affaires étrangères des 57 pays de l’OSCE doivent se rencontrer à Bâle jeudi et vendredi pour discuter de la situation.
Emilie Defresne
(Note) Extrait de discours du président ukrainien, Pietro Porochenko le 14 novembre 2014:
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=ZYoOCz65KY8?feature=player_detailpage&w=640&h=360]
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !