cellules-souches-embryonnaires-MPI 

Dans son édition du 17 janvier, le quotidien « La Croix » rapporte le succès obtenu par le professeur Philippe Ménasché (chef du service de chirurgie cardio-vasculaire à l’hôpital Pompidou), avec l’utilisation de cellules souches embryonnaires dans le traitement d’une insuffisance cardiaque sévère après un infarctus.

L’originalité de la technique utilisée par le professeur Ménasché consiste, non pas à injecter dans le myocarde des cellules musculaires adultes ou des cellules adultes reprogrammées (IpS), mais à répartir des cellules embryonnaires sur une sorte de pansement – un bio-matériau de 20 cm2 – directement apposé sur la zone nécrosée du péricarde, que les cellules embryonnaires vont coloniser. Réalisée en octobre 2014 sur une femme de 68 ans, associée à un pontage, cette greffe cellulaire est pour l’instant un succès, la malade ayant regagné son domicile.

Le professeur Ménasché est connu pour être, avec Marc Péchanski de l’Institut I-Stem, un ténor de l’expérimentation embryonnaire. Il faut disséquer ses acrobaties sémantiques pour comprendre de quoi exactement il est question :

Il parle de « jeunes cellules cardiaques », ce ne sont pas des cellules souches embryonnaires. Ce qui veut dire tout simplement qu’il s’agit de cellules de myocarde, de fragments de coeur, prélevés directement sur les embryons issus de la FIV, qu’on a ainsi sacrifiés : la méthode Aztèque en quelque sorte !…

– Quel âge avaient ces embryons ?

– Combien d’embryons ont été ainsi utilisés ?

– Y a-t-il un risque de rejet ou de cancérisation secondaire ?

Mystère, on ne sait pas, « La Croix » non plus, qui n’aborde pas ces questions fondamentales.

Le professeur Ménasché, pour se dédouaner peut-être, dit avoir d’abord essayé avec des cellules musculaires adultes, mais que cela n’avait pas marché. De même avec des cellules adultes reprogrammées (IpS), alors que ces cellules – qui ne provenant pas d’embryons mis à mort – ne posent aucun problème moral, sont utilisées avec succès dans le monde entier, sauf semble-t-il à l’hôpital Pompidou. Est-ce bien sérieux ?

« La Croix » semble se satisfaire des explications du professeur Ménasché, soulignant simplement qu’il s’agit « d’une intervention qui pose un problème éthique« … On sait que l’éthique ne fait pas bon ménage avec la morale. Il est quand même un peu étonnant que le quotidien  » des évêques de France » n’ait même pas songé à rappeler que l’utilisation, et la mise à mort, de l’embryon humain était un péché grave, même pour un non chrétien ! Que l’Eglise enseigne, et enseigne toujours, que le respect total de la vie est un impératif grave – de la fécondation jusqu’au terme naturel – qui s’impose à tous. Et que depuis 4.000 ans, du haut du Sinaï, les hommes savent que la vie n’appartient qu’à Dieu … et pas plus à Ménasché qu’à Pompidou !

Docteur Luc Perrel

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