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Célébration de la Messe « ad orientem « , le cardinal Sarah désavoué par le pape

Missa_tridentina_001Lors d’une conférence à Londres, la semaine dernière, pour l’ouverture du colloque Sacra Liturgia, le cardinal Sarah, Préfet de la Congrégation du Culte Divin et pour la discipline des sacrements, avait lancé un appel à tous les prêtres du monde afin qu’ils célèbrent, à partir du Premier Dimanche de l’Avent, la messe « versus Orientem », c’est-à-dire avec l’autel tourné vers l’Est, dos aux fidèles, comme avant la réforme liturgique conciliaire.

« A chaque fois, j’ai dit qu’il est de première importance de retourner aussi vite que possible à une orientation commune des prêtres et des fidèles, tournés ensemble dans la même direction – vers l’est ou du moins vers l’abside – vers le Seigneur qui vient, dans toutes les parties du rite où l’on s’adresse au Seigneur. Cette pratique est permise par les règles liturgiques actuelles. Cela est parfaitement légitime dans le nouveau rite. »

Mgr Rey, présent à la conférence londonienne, ne s’est pas trompé en reliant cet appel au souhait du pape précédent

« d’une étude de la « réforme » de la réforme liturgique qui suivit le Concile, et d’étudier les possibilités d’un enrichissement mutuel entre l’ancienne et la nouvelle forme du rit romain, ce que le pape Benoît XVI avait évoqué le premier. »

Las! L’enthousiasme des milieux conservateurs n’aura pas fait long feu. Dès le 11 juillet, le père Lombardi sur le départ, a fait une mise au point, avalisée par le pape François et le cardinal lui-même, après une audience de ce dernier avec le Saint Père, dans laquelle le souhait du Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin est réfuté de même que l’idée d’une « réforme de la réforme », déjà en son temps abandonnée par Benoit XVI.

« Il est opportun de faire une mise au point à la suite d’informations parues dans la presse après une conférence tenue à Londres par le cardinal Sarah (…) Le cardinal Sarah est toujours préoccupé fort justement par la dignité des célébrations de la Messe, de manière à exprimer convenablement l’attitude de respect et d’adoration pour le mystère eucharistique. Certaines de ses expressions ont été cependant mal interprétées, comme si elles annonçaient de nouvelles indications différentes de celles données jusqu’à maintenant par les nomes liturgiques et par les paroles du pape sur la célébration vers le peuple et sur le rite ordinaire de la Messe. « 

Le père Lombardi cite les normes relatives contenues dans l’Institutio Generalis Missalis Romani, au n° 299, qui stipulent que

« l’autel doit être construit détaché de la paroi pour pouvoir circuler facilement autour et célébrer tourné vers le peuple, ce qui est souhaitable partout où c’est possible. »

Et le communiqué de presse rappelle également la volonté expresse du pape François que

« la forme extraordinaire, qui a été permise par le pape Benoît XVI, ne prenne pas la place de celle « ordinaire. »

En conclusion,

« ne sont donc pas prévues de nouvelles directives liturgiques à partit du prochain Avent, (…) et il vaut mieux éviter d’user de l’expression « réforme de la réforme », en se référant à la liturgie, puisqu’elle a été parfois source d’équivoques.

Tout ceci a fait l’objet d’un commun accord au cours d’une récente audience concédée par le pape au même cardinal Préfet de la Congrégation du Culte Divin. »

C’est une fin de non-recevoir rapide et expéditive de la part de Rome aux souhaits du cardinal Sarah de « réformer la réforme » liturgique de Paul VI.

Et c’est certainement mieux ainsi car c’est tout le Novus Ordo Missae qui doit être aboli. Dans le bref examen critique du NOM réalisé par les cardinaux Bacci et Ottaviani en septembre 1969, étaient soulignées magistralement les atteintes portées à l’intégrité du Mystère eucharistique par la nouvelle forme liturgique inaugurée par Paul VI :

« le nouvel ORDO MISSAE si l’on considère les éléments nouveaux, susceptibles d’appréciations fort diverses, qui y paraissent sous-entendus ou impliqués, s’éloigne de façon impressionnante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la Sainte Messe, telle qu’elle a été formulée à la XXIIe session du Concile de Trente, lequel, en fixant définitivement les  » canons  » du rite, éleva une barrière infranchissable contre toute hérésie qui pourrait porter atteinte à l’intégrité du Mystère. « 

Rite promulgué pour se rapprocher des protestants, les deux cardinaux n’hésitèrent pas affirmer que ces

« nouveaux changements dans la liturgie ne pourront pas se faire sans conduire au désarroi le plus total des fidèles qui déjà manifestent qu’ils leur sont insupportables et diminuent incontestablement leur foi. »

Le jugement de Mgr Lefebvre, vaillant combattant de la messe Tridentine, sur le rite réformé était tout aussi radical :

« Ce rite en lui-même ne professe pas la Foi catholique d’une manière aussi claire que l’ancien Ordo missae et par suite il peut favoriser l’hérésie. Mais je ne sais pas à qui l’attribuer ni si le pape en est responsable. Ce qui est stupéfiant c’est qu’un Ordo missae de saveur protestante et donc favens haeresim ait pu être diffusé par la curie romaine. »

Certainement la messe « ad orienten » facilite une attitude plus respectueuse et plus adorante de la part du célébrant et des fidèles. Mais que les prêtres célèbrent « ad orientem » ou face au peuple ne changera pas la saveur protestante de la messe Paul VI, son anthropocentrisme, et le fait qu’elle « favorise l’hérésie » et « diminue » les doctrines catholiques essentielles de la Présence Réelle, du Sacrifice propitiatoire et du sacerdoce sacrificateur.

Certains luthériens célèbrent bien « ad orientem » sans que cela légitime pour autant leur célébration eucharistique!

C’est donc plutôt la révocation du Novus Ordo Missae qui est à envisager sérieusement et le restauration dans toute l’Église de la messe tridentine afin que le beau souhait du cardinal Sarah se réalise :

« En effet, je pense qu’une étape cruciale est de faire en sorte que le Seigneur soit au centre des célébrations (…) Nous ne sommes pas appelés à la prêtrise pour être, nous-mêmes, au centre du culte, mais pour conduire les fidèles au Christ comme des fidèles compagnons unis dans une même adoration. »

Francesco de Villasmundo

http://www.news.va/fr/news/324575

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