Il ne faut pas confondre cauchemar et terreur nocturne – [ici]. Le premier sont des « rêves anxieux» qui réveillent l’enfant. Les secondes se caractérisent par des manifestations physiques de la peur, alors que l’enfant est toujours endormi. Plus grave, cette dernière n’affecte cependant qu’entre 1 et 3 % des enfants (alors que le taux monte à 75 % pour les cauchemars), même si elle plus spectaculaire. En effet, l’enfant victime d’une terreur occulte est en proie à un réel affolement qui survient au début de sa nuit. Et même les yeux ouverts, sa terreur nocturne ne disparaît pas : il crie et pleure tout en étant encore endormi. Dans une telle panique, l’enfant ne reconnaît plus ses parents. Par la suite, il ne se souviendra pas de l’épisode en question. Cet état se rapproche du somnambulisme. Cependant, la rareté des terreurs nocturnes fait qu’elles sont provoquées par un traumatisme, tel que maladie, fatigue extrême, ou changement imprévu dans le quotidien.
Que faire dans ce cas ? Allumer une veilleuse pendant la première moitié de la nuit peut aider à en diminuer le nombre. Dans les cas où les crises sont répétées, le recours à un spécialiste peut s’avérer nécessaire afin de retrouver l’origine de ce trouble profond. Le cauchemar, lui, est un rêve anxieux Il survient le plus souvent en phase de sommeil paradoxal, à la fin de la nuit. L’enfant se réveille, appelle ses parents, a besoin d’être consolé. Il garde un souvenir précis de son cauchemar et peut avoir peur de se rendormir.
A chaque âge son type de cauchemar : chez le nourrisson, on ne peut pas encore parler de cauchemar mais d’un dérangement par des sensations qui le font pleurer la nuit, telle une sensation de crampe à l’estomac. C’est la gêne qui le pousserait à crier. De 3 à 5 ans, l’enfant peut avoir ses premières difficultés d’endormissement, le sommeil perturbé par des images. L’enfant développe alors une peur du noir. Les vraies difficultés apparaissent à partir 6 ou 7 ans. Le cauchemar prendrait alors sa forme la plus entière. L’enfant, se rapprochant de l’âge de la raison, commence à imaginer tout un scenario, comme un voleur voulant le dérober, ou un danger auquel il ne parvient pas à échapper… Le cauchemar est de plus en plus concret. À cette période, l’enfant est très intéressé par les histoires. C’est l’âge de l’enfance où gérer les cauchemars est le plus facile : il y a possibilité de parler avec l’enfant de son cauchemar. Et de ne pas seulement faire ce que j’appelle de la « fausse réassurance », soit de dire : « Ne t’inquiète pas ! Ça n’existe pas ! » Le risque est de lui fermer la porte à la discussion. On rassurera l’enfant dans un deuxième temps, après avoir ouvert le dialogue et cherché ailleurs les raisons de ses peurs. Un parent est touché par la souffrance de son enfant, ainsi il a vite tendance à vouloir le rassurer. Mais il ne l’aide pas. Il faut écouter la souffrance de l’enfant pour mieux le soutenir, le laisser exprimer ses peurs qui sont bien réelles. Parfois, le simple fait de partager avec le parent ses émotions peut le soulager, comme chez l’adulte. Il ne faut jamais être dans le jugement. Pour parvenir à une conversation sereine et efficace, l’idéal est que le parent se sente en sécurité, il ne doit pas être préoccupé par le fait d’être un bon ou mauvais parent ou par ses problèmes personnels. Un parent en sécurité sera disponible et à l’écoute des changements de son enfant. Dormir dans le lit des parents sur le long terme pourrait poser la question de la place de chacun. De même, rester à côté de l’enfant jusqu’à ce qu’il dorme doit être temporaire : seulement quelques jours ou quelques semaines.
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