Un accident de voiture en France qui provoque six morts tient la une et l’intérêt médiatique pendant des jours. Une famine au Yémen fait trois lignes. Le site de données Our World Data, alors que les manifestations en Iran tiennent beaucoup plus en haleine les médias que le tremblement de terre qui s’y est produit il y a quelque jour, a montré l’inégalité des victimes de catastrophes naturelles devant le traitement médiatique.
Selon une étude de Eisensee and Stromberg, voici le nombre de morts qu’il faut pour intéresser les médias : dès le premier mort, une éruption volcanique est mentionnée dans le journal.
– Les tremblements de terre sont médiatisés dès le second décès.
– Un incendie devient intéressant après 12 morts.
– Une tempête doit faire 280 morts pour sortir de l’anonymat international.
– Une inondation doit atteindre 674 morts pour le même effet.
– Un glissement de terrain ne connait la couverture médiatique qu’à partir de 882 morts.
– Les épidémies franchissent un palier avec 1.696 morts nécessaires.
– Une sécheresse, généralement dans des pays dont le monde ne se préoccupe pas, n’est « intéressante » qu’à partir de 2.395 morts
– Encore moins médiatique, la vague de froid ne devient sérieuse qu’à partir de 3.150 morts.
– Comme en s’en doute, la catastrophe naturelle la moins médiatique est la famine. Loin de chez nous, cantonnée à des pays en guerre et lointains, il faut attendre 38.920 décès pour que la déesse info daigne jeter un œil condescendant…
Hristo XIEP
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