C’est officiel Marine Le Pen a récupéré 577 parrainages. De même que François Asselineau de l’UPR, 524. Parmi les parrainages de Marine Le Pen se trouve la signature de son père, Jean-Marie Le Pen, au titre de député européen.

«Il faut que ces [500] parrainages proviennent d’au moins 30 départements ou collectivités d’Outre-mer différents, et qu’un même département ou une même collectivité d’Outre-mer ne fournisse pas plus de 10% du total la première fois», précise Laurent Fabius, le président du Conseil Constitutionnel. Le Figaro

Le camp souverainiste, avec le ralliement d’Alain Soral et la sympathie déclarée de Philippe de Villiers pour Marine Le Pen, est en train de se rassembler autour de la candidate FN qui poursuit sa campagne en tête des sondages. Elle est aussi la seule parmi les candidats de tête à être libre de sa parole publique avec un parti uni autour d’elle, dont les chapelles ne se disputent pas la gamelle et ne lui font pas pression pour qu’elle se perde en repentances diverses et variées, suivant les courants, comme c’est le cas pour François Fillon, qui se contorsionne en affirmant qu’il est innocent des accusations de la Justice, tout en ne cessant de répéter qu’il demande pardon pour ses erreurs. Comment peut-il s’étonner que les gens aient des doutes sur son innocence ?

Par contre la ligne invariable des réponses sans aucune ambiguïtés de Marine Le Pen continuent de lui assurer une position privilégiée que ces basses manœuvres n’atteignent pas ou peu, bien qu’elle soit plus que jamais harcelée par des médias accusateurs, voire haineux, et une Justice aux ordres de l’Elysée,

Qui est François Asselineau ?

François Asselineau est un haut fonctionnaire, diplômé d’HEC puis de l’ENA, dont il sort en 1985 où il entre à l’Inspection générale des finances. Il commence alors une carrière de haut fonctionnaire à Bercy qu’il couple à plusieurs expériences dans des cabinets ministériels.

Il travaillera ainsi pour plusieurs membres des gouvernements Balladur et Juppé, notamment comme directeur de cabinet de la ministre du Tourisme Françoise de Panafieu (1995-1996) puis comme conseiller du ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette (1996-1997). Après la dissolution de l’Assemblée nationale et l’arrivée de la gauche au pouvoir, il se rapproche de Charles Pasqua, séduit par son opposition au traité d’Amsterdam. Il en deviendra le directeur de cabinet au Conseil général des Hauts-de-Seine entre 2000 et 2004. » Les Echos

François Asselineau est donc un homme du Système issu des rangs des Républicains (ex-UMP), qui a été à l’école du très retord Charles Pasqua. Ce qui explique qu’il ait obtenu sans difficulté ses 500 signatures, bien qu’il n’ait aucun élu dans son parti, comme Dupont-Aignan, en dépit de l’exigence que les 500 parrainages « proviennent d’au moins 30 départements ou collectivités d’Outre-mer différents, et qu’un même département ou une même collectivité d’Outre-mer ne fournisse pas plus de 10% du total la première fois».  Alors que Marine Le Pen qui a de nombreux élus au FN a du racler les fonds de tiroirs pour répondre à ces nouvelles exigences du Conseil constitutionnel… La tentative de division des voix de la droite nationale  par la Droite molle est un classique de chaque élection présidentielle depuis la création du Front.

« Jusqu’à présent, [Asselineau] n’a exercé qu’un seul mandat électif. Candidat dans le XIXe arrondissement de Paris aux municipales de 2001, il obtient 11,86 % des voix, lui permettant de devenir conseiller de Paris entre 2001 à 2008. Les Echos

Jean-Luc Mélenchon, lui aussi a du mal à réunir ses parrainages, il est clair que les amis de Macron et de Hamon ne se sont pas précipités pour lui donner leurs signatures, puisque Mélenchon est à gauche l’empêcheur de qui tous les scénarios sont possibles, y compris un  soutien de ses électeurs à Marine Le Pen au second tour pour faire barrage au candidat des banques et de l’Union européenne qu’est Emmanuel Macron.

La Droite recouvre-t-elle l’ensemble du camp souverainiste ?

Dans le camp souverainiste, outre Marine Le Pen on compte, à 7 jours de la clôture des dépôts de signatures, Dupont-Aignan et François Asselineau, tous les deux formés chez les Républicains et issus du Système à qui leurs candidatures profitent.

François Fillon n’est pas dans le camp des souverainistes malgré l’inflection de son discours de campagne pour tenter de capter les voix du Front national, comme l’avait fait Sarkozy en 2006 sous les conseils de Partrick Buisson qui a donc contribué à faire perdre les souverainistes à l’époque. Outre la fait que Fillon a toujours été un européiste convaincu qui veut donner toujours plus de poids à Bruxelles,  le candidat des Républicains n’est pas, contrairement à Marine Le Pen, libre de sa parole publique, soumis qu’il est aux diverses courants qui éclatent son parti. Les affaires judiciaires qui l’ont éclaboussées l’ont forcé, pour reprendre la main sur son camp, à faire de nombreuses concessions, notamment au centre mou UDI. Ainsi un marchandage de marchands de tapis lui a fait céder 96 circonscriptions à ce micro-parti UDI (pour faire la balance avec le centriste Bayrou dans le camp de Macron) afin d’élargir sa base aux électeurs centristes. Il serait donc obligé en cas de victoire, de gouverner au centre pour obtenir la majorité des votes à l’Assemblée.

Alain Juppé

C’est probablement sous la pression des jupéistes soucieux, eux aussi, de préserver leur gamelle, qu’Alain Juppé a fait une déclaration pour soutenir officiellement François Fillon aujourd’hui. Des juppéistes sont en train de voir leur influence s’étioler au profit du camp sarkoziste suite au désistement très critique envers Fillon d’Alain Juppé lundi dernier. Cette dernière déclaration tombe précisément au lendemain de la venue d’ Emmanuel Macron prés de Bordeaux, alors qu’il ne dissimulait pas son espoir d’un soutien d’Alain Juppé. La déclaration du Maire de Bordeaux est donc aussi, et peut-être surtout, une réponse au dauphin de François Hollande; même aigri, le maire de Bordeaux n’est pas l’anguille Bayrou jamais en reste d’une trahison, qui navigue toujours vers le plus offrant. Son ralliement à François Hollande en 2012, auprès de qui il n’avait rien obtenu, ne lui a donc pas servi de leçon.

Hamon, Macron

Pendant ce temps chez les socialistes, Benoît Hamon (ex-frondeur) et Emmanuel Macron (ex-conseiller de l’Elysée et ministre de l’Économie) amusent la galerie en se lançant des attaques mutuelles. Mais avec l’afflux de soutiens de la part des ministres socialistes et des éléphants du PS, Macron va avoir de plus en plus de mal à prétendre ne pas être socialiste. François Hollande réserve pour le moment son soutien officiel à Macron, il doit craindre que celui-ci ne soit perçu comme le baiser de la mort. Peut-être préfèrera-t-il donner le baiser mortel à Benoît Hamon qui réfute son héritage à juste titre d’ailleurs, puisqu’il a démissionné du gouvernement PS pour incompatibilité de ligne politique. Un héritage que Macron qui entretient l’ambiguïté, a pourtant accepté d’endosser. Il lui serait difficile de le réfuter puisqu’il en a été un pilier.

Voir aussi: 

emiliedefresne@medias-presse.info

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