Nicole Delépine, pédiatre, oncologue, ancien chef de service de cancérologie pédiatrique à l’assistance publique-hôpitaux de Paris, se bat depuis trente-cinq ans pour améliorer la prise en charge des malades atteints de cancer. Gérard Delépine, chirurgien orthopédique, oncologue et statisticien, a consacré sa carrière à développer des techniques de chirurgie conservatrice.
A l’heure où le médecin de l’hôpital a oublié son « art » pour la technicité à outrance et n’est plus qu’un « praticien » devenu ingénieur de la santé et économe de l’entreprise; à l’heure où le médecin de famille a perdu ses titres de noblesse à travers le harcèlement bureaucratique et le dénigrement organisé par les pouvoirs publics au service de la finance; à l’heure où l’éthique n’est plus le sacré mais une technique abstraite mécanisée, une spécialité à part qui dicte le bien et le mal des pratiques médicales (euthanasie, acharnement, etc), la valeur du sens de la maladie et du soin se désagrège et perd sa symbolique, et l’humain sa raison d’être.
Les auteurs de ce livre s’inquiètent de la suppression du « colloque singulier » médecin/patient, remplacé par une technique de traitements des dossiers sur base de chiffres et de normes imposées. Nicole et Gérard Delépine plaident pour un véritable échange humain entre patient et personnel médical.
Mais on retiendra plus encore que ce livre consacré au cancer s’inscrit à contre-courant en dénonçant la pratique très en vogue des dépistages et affirme que notre société fait face à une explosion des « cancers de dépistage » qui seraient peut-être restés silencieux toute la vie du patient si les dépistages n’étaient pas venus les déranger. Du cancer de la prostate au cancer du sein, la « prévention » et le dépistage sont bien souvent les ennemis du patient.
Les auteurs de ce livre, tous deux oncologues, soulignent que de nombreux cancers n’auraient jamais fait parler d’eux si on ne les avait pas « dépistés ». D’ailleurs on observe plus de mortes et plus de seins amputés du côté des femmes dépistées ! Alors, comment expliquer qu’on continue dans cette voie ? Tout simplement parce qu’ici aussi, l’influence des lobbies est impressionnante ! Et un médecin touche une belle prime annuelle pour pousser ses patients au dépistage. Entre 6.000 et 10.000 euros annuels sont versés aux médecins s’ils réussissent à convaincre 80% de leurs patientes de faire un dépistage du cancer du sein…
En ce qui concerne le cancer du sein, ce livre vient aussi rappeler la responsabilité des traitements hormonaux, type pilule contraceptive, inconnus avant les années 60, ainsi que des avortements à répétition qui compromettent la réparation habituelle du sein pendant une grossesse normale. Pesticides, crèmes de toutes sortes, contraception systématique et précoce, avortements de confort à répétition, tout cela participe au développement du cancer.
Le bon conseil, c’est de se passer, comme nos ancêtres, de tous ces produits chimiques de ménage, d’ambiance et autres, reconnus comme « perturbateurs endocriniens ».
Au final, ce livre viendra bien à point à tous ceux qui se posent des questions sur le cancer, mais aussi et sur la santé et tout ce qui vient la perturber.
Cancer : les bonnes questions à poser à votre médecin, Nicole Delépine et Gérard Delépine, éditions Michalon, 336 pages, 19 euros
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