« Dante offense l’Islam ». Dans une école de Trévise, les musulmans sont dispensés d’étudier la Divine Comédie. La cancel culture à l’oeuvre en Italie.
C’est le plus grand poète italien, le « père de la langue italienne ». Mais aussi écrivain, penseur et homme politique italien de la République de Florence, né entre 1265-1267 à Florence et mort le 14 septembre 1321 à Ravenne. Il est, avec les deux autres géants de la littérature italienne Pétrarque et Boccace, l’une des « trois couronnes » qui imposèrent le toscan comme langue littéraire. Dante Alighieri est notamment l’auteur de la Divine Comédie, souvent considérée comme la plus grande œuvre écrite en italien et l’un des chefs-d’œuvre de la littérature mondiale.
La Divine Comédie de Dante, chefs d’œuvre de la langue italienne, mise au ban des études car « islamophobe »
Et c’est cet immense génie que certains professeurs italiens mettent au ban des études parce qu’il « offense l’Islam » et Mahomet. En effet, les versets que Dante lui consacre ridiculisent le ‘Prophète’ jeté en enfer.
Ainsi des élèves musulmans sont-ils dispensés d’étudier la Divine Comédie en tant qu’étudiants religieux musulmans, pour ce motif précis : « Dante offense l’Islam ». Cela se passe dans un collège de la province de Trévise, où les familles, de confession islamique, ont fait une demande explicite au professeur d’italien et au directeur, qui les ont satisfaites, en détournant les deux élèves islamiques vers les lectures de Boccace. En réalité, l’initiative a été prise par l’enseignant, qui a demandé aux enfants qui ne suivent pas de cours de religion catholique d’écrire une note dans le journal pour demander à leurs parents leur avis sur l’enseignement possible des œuvres de Dante et d’autres écrits. A ce moment-là, les familles islamiques ont exprimé leur opposition et pour cette raison les deux élèves ont été dispensés de suivre les explications sur la Divine Comédie.
Une inspection a été « organisée pour vérifier les faits ». « L’exclusion du programme scolaire d’un des piliers de notre littérature, pour des raisons religieuses ou culturelles que nous ne comprenons pas encore pleinement, est totalement inacceptable », a déclaré le ministre de l’Éducation Giuseppe Valditara à l’issue du Conseil des ministres.
Les minus de la cancel culture s’en prennent à un géant de la langue italienne
Comme le rappelle Today, ces exploits des amoureux de la Cancel Culture, du politiquement correct, de l’anti-occidentalisme se sont également produits dans le passé, tant en Italie qu’à l’étranger.
Dans des pays comme les Pays-Bas et la Belgique, l’ouvrage de Dante a été retraduit pour ne pas heurter la sensibilité des croyants musulmans. Et dans certains pays islamiques, les versets concernant Mahomet ont été supprimés. Selon le professeur Raffaele Donnarumma, du département d’études italiennes de l’Université, pour la série de séminaires Il Folle Volo – Les Leçons de Dante, « Les vers sur Mahomet ont valu la censure de la « Comédie » dans certains pays islamiques, où le chant XXVIII de l’Enfer a été supprimé des traductions, et où la circulation du poème est interdite ».
Une polémique, celle selon laquelle Dante serait « islamophobe », qui a repris récemment. Notamment en mars dernier, lorsque Gherush92, une organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme, a demandé, avec certains membres du Conseil économique et social des Nations Unies, d’abolir la Divine Comédie des projets scolaires précisément à cause des phrases offensantes contre l’Islam. « En réalité, poursuit l’universitaire italienne de l’Université de Pise, la relation de Dante avec l’Islam est plus complexe et plus subtile. Dans les Limbes, parmi les sages et héros grecs et latins, on trouve aussi Saladin qui avait la réputation d’un souverain noble et juste, mais qui était néanmoins un ennemi victorieux des croisés ; puis aussi Avicenne et Averroès, à qui Dante reconnaît la diffusion de la pensée et des œuvres d’Aristote dans l’Europe néo-latine ».
Pour ce qu’il en est de Mahomet, Dante le place dans le 9e cercle de l’Enfer, le plus profond, le plus terrible.
Et quels que puissent être les coups bas des minus de la cancel culture et de l’autocensure d’un Occident qui se considère coupable de tout, même d’exister, ils ne pourront éteindre le chant quasi millénaire de la Divine Comédie… Eux passeront et seront jetés aux oubliettes de l’histoire, elle ne passera pas…
Francesca de Villasmundo
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