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En Italie, une personne du nom de Parillo, dans une affaire de fécondations in vitro, avait laissé en deshérence ses embryons surnuméraires. Elle voulut ensuite en disposer pour qu’ils servent « à la science ». Or le bricolage d’embryons est interdit en Italie. Elle s’est donc tournée vers la Cour Européenne des Droits de l’homme (CEDH) qui, à l’unanimité, a estimé qu’un embryon n’était pas un « bien » dont il était possible de disposer à sa guise (Décision du 28 août 2015). Ceci au nom des « droits et libertés d’autrui ». Finalement l’Italie était tout à fait bien fondée de maintenir une interdiction de cette nature.

Le Centre Européeen pour la Loi et la Justice pro-vie s’est réjoui de cette décision allant dans le sens de la reconnaissance de la vie humaine dès la conception. Ceci dans la mesure où elle met effectivement en question la destruction d’embryons.

Cependant, cet organisme a déploré que le jugement de la CEDH ne précisait par qui était « autrui ». Un embryon est-il une chose ou une personne ? La CEDH ne le dit pas. Or en toute logique à partir du moment ou un embryon n’est pas un « bien », c’est qu’il est une personne.

De plus, la CEDH déclare ne pas se prononcer « sur le point de savoir si le mot « autrui » englobe l’embryon humain ». Car bien évidemment si elle le faisait, cela condamnerait immédiatement tout expérimentation sur les embryons dans tout l’espace européen; mais aussi remettrait en question l’avortement.

Alors, personne ou pas personne ?

Autre contradiction : la CEDH refuse de se prononcer sur la question du début de la vie humaine étant selon elle sujette a caution ; et ce au mépris le plus élémentaire de la réalité scientifique : en effet la vie humaine commence bien à la fécondation créant un embryon. Reconnaître que détruire un embryon est une atteinte à la vie, va à l’encontre notamment de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Celle-ci précisément stipule que tout être humain a droit à cette vie et que celle-ci doit être respectée. Alors,vie ou pas vie ?

Par ailleurs tout en disant que l’embryon n’est pas « le bien » de Mme Parillo, la CEDH reconnaît que le patrimoine génétique de l’embryon est commun avec celui de sa mère. Toutefois, celui-ci est une entité séparée. Donc il y a – selon le jugement- une ingérence manifeste dans la vie privée de la plaignante. Quelles conséquences en tirer ? Mystère… Comme dans l’affaire Lambert, une fois de plus la CEDH est en plein cafouillage ; ce qui signe son incompétence manifeste dans le cadre de jugements à la petite semaine ; ceux-ci sont dignes de l’appréciation de concierges ne voulant pas se fâcher avec leurs différents locataires.

Retenons cependant une seule chose : l’embryon privé de projet parental ne saurait être une chose dont il est possible de « disposer ». C’est toujours ça. Mais en pratique, le jugement de la CEDH n’aura guère de conséquences sauf pour Mme Parillo…

Jean-Pierre Dickès

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