Le récent rapport du Sénat pointe les responsabilités de Bruno Le Maire, Elisabeth Borne, Gabriel Attal et Emmanuel Macron dans le dérapage du déficit
Le récent rapport du Sénat pointe les responsabilités de Bruno Le Maire, Elisabeth Borne, Gabriel Attal et Emmanuel Macron dans le dérapage du déficit

Le récent rapport du Sénat pointe les responsabilités de Bruno Le Maire, Elisabeth Borne, Gabriel Attal et Emmanuel Macron dans le dérapage du déficit. Des responsabilités assorties de cachotteries et tromperies qui ont conduit à la dette catastrophique actuelle dont le poids est porté par les générations futures.

« Irresponsabilité budgétaire », « double discours », « un attentisme et une inaction dommageables »

Les conclusions du rapport d’information du Sénat sur le dérapage du déficit public sont sans appel : « Irresponsabilité budgétaire », « double discours », « un attentisme et une inaction dommageables », « mystification », « sentiment général d’irresponsabilité et de déni collectif »… Les mots sont durs pour les gouvernements précédents.

La mission d’information du Sénat sur « la dégradation des finances publiques » a présenté son rapport, ce mardi 19 novembre, épinglant les gouvernements qui ont précédé celui de Michel Barnier pour leur « irresponsabilité budgétaire assumée », leur « attentisme » face à la dérive des finances publiques.

Après plusieurs auditions, la commission des finances du Sénat n’a épargné personne. Selon les conclusions de la mission d’information, tous les anciens dirigeants, à Bercy, à Matignon comme à l’Élysée, ont leur part de responsabilité dans le creusement du déficit public, attendu à 6,1 % du PIB fin 2024, contre 4,4 % prévu initialement. Déficit qui ne passerait sous les 3 % autorisés par l’UE qu’en 2029, faisant de la France un mauvais élève européen.

La commission des finances du Sénat n’a épargné personne

« Au sentiment général du déni collectif sur la situation des finances publiques, s’ajoute désormais un sentiment d’irresponsabilité de ceux qui étaient alors au gouvernement », a lancé lors de la conférence de presse le rapporteur de cette mission « flash », Jean-François Husson (Les Républicains). « Le gouvernement connaissait en réalité l’état critique de nos finances publiques dès le mois de décembre 2023. Il aurait dû, selon nous, réagir vigoureusement. Mais il ne l’a pas fait », a repris le président socialiste de la commission des finances Claude Raynal.

Les sénateurs s’appuient notamment sur diverses notes internes du Trésor, ainsi que sur une missive envoyée le 13 décembre 2023 par Bruno Le Maire et Thomas Cazenave à Élisabeth Borne, lui recommandant de communiquer sur « le caractère critique de (la) situation budgétaire ». « Les ministres ont tenu un double discours » entre cette note interne et leurs prises de position publiques rassurantes de l’époque, s’indigne la mission sénatoriale.

Les sénateurs accusent les ministres d’avoir été alertés sur cet amoindrissement des recettes, sans qu’aucune mesure d’ajustement n’ait été prise

Le document de la Commission des finances du Sénat stipule également qu’« à partir du 30 octobre 2023, les notes produites par la direction générale des finances publiques concernant les prévisions de recettes des grands impôts vont toutes dans le même sens : celui d’un fort risque de dégradation par rapport à la prévision ».

Les sénateurs accusent les ministres d’avoir été alertés sur cet amoindrissement des recettes, sans qu’« aucune mesure d’ajustement n’a[it] été prise en décembre 2023 », alors qu’il était encore temps de modifier les arbitrages sur le projet de loi de finances pour 2024. Le Parlement n’avait donc de ce fait pas été informé du risque de dérapage.

Le rapport pointe également l’absence de projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2024, et la dissolution de l’Assemblée nationale, preuve que « le président de la République a choisi de repousser à plus tard les difficultés budgétaires auxquels l’État était confronté ».

Les principaux accusés se révoltent, la bouche en cœur et l’hypocrisie en prime

Sans surprise les principaux accusés se révoltent, la bouche en cœur et l’hypocrisie en prime, devant cette exposition publique de leurs incompétences, qui est peut-être une mise en faillite programmée de la France pour les intérêts de l’Union européennes et de bailleurs étrangers.

« En réalité, ce n’est pas un rapport, c’est un réquisitoire d’opposants politiques », a réagi l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, lors d’un point de presse en audioconférence tenu conjointement avec Elisabeth Borne, Gabriel Attal et l’ex-ministre du Budget et des Comptes publics, Thomas Cazenave. « Nous n’avons pas de leçons à recevoir ni sur notre anticipation, ni sur notre capacité à mener des réformes structurelles pour contenir notre déficit public » a, quant à elle, rétorqué Elisabeth Borne. Et l’ancien chef du gouvernement de dénoncer « des attaques indignes qui reposent sur des allégations qui sont irréalistes ou mensongères ».

Le déni du réel est la marque de fabrique de ces politiciens en toc, incapables d’être des personnes responsables… et coupables.

Francesca de Villasmundo

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