La tension montre entre le gouvernement italien et la commission européenne, entre Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien, et Pierre Moscovci, le commissaire européen aux Affaires économiques.
A nouveau, la Commission européenne a rejeté ce 21 novembre le projet de budget 2019 de la coalition au pouvoir en Italie, qu’elle estime ne pas respecter les critères européens en matière de réduction de la dette publique. Elle franchit ainsi le premier pas vers une procédure de sanction à l’encontre de l’Italie.
Mais le gouvernement italien a réaffirmé sa décision de ne pas modifier le texte. Le bras de fer entre l’Union européenne et le gouvernement souverain italien s’intensifie. Moscovici, qui parle de dialogue, ne peut s’empêcher d’insulter :
« J’ai évoqué le risque italien comme un risque pour la croissance, pour la cohésion de la zone euro, pour le pays lui-même. Avec l’Italie nous pouvons passer un accord sur les règles, se rapprocher de ces règles, mais il ne peut y avoir des tractives de marchands de tapis. »
Des paroles qui ont suscité une dure réplique de la part du vice-président du Conseil italien Matteo Salvini :
« Le peuple italien n’est pas un peuple de marchands de tapis ou de mendiants. Moscovici continue à insulter l’Italie, amis son salaire est pays aussi par les Italiens. Aussi ça suffit. La patience c’est fini. »
Il a précisé que toute sanction européenne visant Rome serait une marque « d’irrespect » à l’égard des Italiens. « Nous sommes convaincus par les chiffres de notre budget. Nous en parlerons dans un an », a-t-il dit à des journalistes après l’annonce de la décision de Bruxelles.
Tant Jean-Luc Mélenchon que Marine Le Pen ont apporté leur soutien au gouvernement italien. Le chef de file de La France insoumise n’a pas hésité à défendre le gouvernement italien :
« Dans cette affaire, les Français ont intérêt à défendre ceux qui défendent la souveraineté populaire. L’identité nationale française est une identité républicaine qui se confond avec l’idée de souveraineté populaire. C’est la raison pour laquelle il faut évidemment prendre parti pour le gouvernement italien contre la Commission européenne. »
De son côté, la présidente du Rassemblement national voit dans cette décision bruxelloise contre le budget italien « une manœuvre non de type économique mais politique. »
« Le déficit public français est monté plus rapidement que celui italien et, même s’il est mineur, il est désormais équivalent au 100 % du PIB, sans compter l’énorme déficit de la balance commerciale tandis que l’Italie assure toujours un surplus. Mais la Commission européenne traite Emmanuel Macron avec des gant en velours et lui concède d’amples marges de flexibilité, tandis qu’elle fait preuve d’une sévérité disproportionnée avec l’Italie. »
La Commission européenne continue Marine Le Pen a voulu « punir Salvini » qui depuis des années est un euro-sceptique combattif.
Francesca de Villasmundo
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