Depuis lundi dernier, un « ange blond », comme on l’appelle désormais fait quasiment la une de tous les journaux. Le monde entier parle de cette fillette blondinette, adorable, qui semble sortir tout droit de je ne sais quel pays nordique. Et bien, non! Boucles d’or vit, ou du moins vivait jusqu’ici, dans un camp de Roms dans le centre de la Grèce, exactement. Un camp de Roms… Population au teint mat et aux cheveux foncés habituellement… La police, venue contrôler ce camp de Farsala (près de Larissa) a tout de suite vu la chose étrange et le contraste étonnant entre l’enfant et sa « famille ». Elle s’est saisie de l’affaire et a interrogé l’enfant et les Roms. Ce qui a suivi a été relaté dans tous les médias: la justice grecque a pris le relais, Interpol s’est mis dans l’enquête.
A l’origine, de tout cela, il y a donc cette fillette dont le certificat de naissance à la mairie d’Athènes s’est révélé être faux. Entre quatre et six ans, Maria est une enfant blonde aux yeux et à la peau claire. En bonne santé, elle parle quelques mots de grec et le dialecte rom. Jusqu’à ce lundi, elle vivait, entourée d’un couple de Roms d’une quarantaine d’années qui la forçaient à mendier; ces derniers touchaient 2800 euros par mois en allocations familiales, ayant déclaré 14 enfants, dont 6 nés en moins de dix mois(!!!) Étrange, étrange, me direz vous: en effet cela s’est révélé être une vraie arnaque. Des examens ADN ont révélé que l’enfant n’avait aucun rapport avec ces prétendus parents. Aux dires de ces Roms, la fillette aurait été abandonnée par ces vrais parents à sa naissance, qui l’auraient confiée au couple, faute de pouvoir l’élever. Aux dires d’autres personnes, l’enfant aurait été trouvée à l’entrée d’un supermarché. Autant de dires qui se contredisent et qui peuvent être mis en doute faute de preuves. Les vrais parents veulent peut-être retrouver leur fille qui leur a été enlevés. Qui sait? Maintenant, les juges et les enquêteurs s’occupent du dossier très délicat. Les faux parents ont été inculpés et placés en détention. L’enfant a été confié à une association de protection aux mineurs qui reçoit des milliers d’appels et des mails du monde entier. Une affaire comme celle-là intéresse en effet tous les malheureux parents dont leur enfant a disparu un jour et qui ne désespèrent pas de le retrouver. Reste à voir ce que l’avenir leur réserve…
Car l’histoire de cet « ange blond » réoriente les esprits vers d’autres questions plus larges: les camps de roms sont-ils bien sûrs, bien encadrés et suffisamment surveillés par les autorités? Les gouvernement prennent-ils les meilleures dispositions qui soient à leur égard? Les trafics d’enfants dont on parle moins ces derniers temps ont aussi de l’importance. Il semble qu’il y en ait toujours, de façon cachée. Tous ces enfants qui disparaissent dans le monde, dont on parle quelque temps et que l’on oublie peut-être trop facilement, ne sont pour la plupart jamais retrouvés. Pour autant de familles touchées, c’est autant de drames qui bouleversent des vies. La petite Maria, bien innocente en soi, toute mignonne en apparence sur les photos , nous porte à réfléchir. Protégeons l’enfance vulnérable qui a tant à nous apporter et n’oublions pas ces victimes disparues et leurs familles !
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