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Bilan démographique provisoire 2015 : une année catastrophique

L’INSEE vient de publier son bilan démographique 2015. Malgré les commentaires très et trop atténués que donnent les auteurs de l’article, ce bilan est très mauvais.

Tous les indices évoluent négativement sauf les mariages entre hommes et femmes.

Analysons-les succinctement:

Natalité et fécondité

De 2014 à 2015, le taux de natalité recule fortement de 12,2 p. 1000 hab. à 11,8 p. 1000 hab., soit le plus bas niveau depuis qu’il y a des statistiques en France (depuis 1801) à l’exception de 1916 et 1917, mais ces deux années appartiennent à la 1e guerre mondiale et un très grand nombre d’hommes avaient déjà été tués, faits prisonniers ou étaient loin de leurs foyers. Pourtant, même en 1914, 1915, 1918 et pendant toute la seconde guerre mondiale, y compris pendant les années où il y eut des combats importants en France (1940, 1944 et 1945), le taux de natalité était supérieur à celui de 2015.

Entre 2014 et 2015, l’indice conjoncturel de fécondité a, lui, reculé de 1,976 à 1,931 enfant par femme en France métropolitaine, soit le plus bas niveau depuis 10 ans. Si on y rajoute nos 5 régions d’Outre-Mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion et Mayotte), mais sans les territoires et collectivités d’Outre-Mer, on atteint 1,961 enfant par femme contre 2,002 en 2014. L’INSEE ne donne pas l’indice avec les territoires et collectivités d’Outre-Mer. Ces derniers représentent environ 600 000 habitants, ce qui donne une population totale estimée de 67,2 millions d’habitants environ au 1/1/2016.

Cela fait désormais 41 ans que les générations ne sont plus renouvelées en France (depuis 1975), sans ou avec les régions d’Outre-Mer.

Quelle bilan accusateur pour nos dirigeants qui ont légalisé l’avortement et la contraception et prétendent même maintenant en faire un droit, car ce sont eux qui portent la grave responsabilité politique et morale de ce désastre!Mais les évêques conciliaires qui ont, en majorité, inversé les fins du mariage lors du concile Vatican 2 (en 1964) en faisant passer l’amour mutuel des époux avant le devoir de procréation et d’éducation catholique des enfants portent aussi une lourde responsabilité dans ce qui est arrivé dans tous les pays catholiques ou presque d’Europe de l’Ouest et d’Amérique. Leur responsabilité est même probablement plus lourde que celle des hommes politiques car c’est bien à partir de 1965, et non à partir de la légalisation de la contraception et de l’avortement, que la natalité commence à baisser fortement dans les pays catholiques en Europe de l’Ouest et en Amérique. L’idée que l’inversion des fins du mariage est une cause importante de la dénatalité, peut-être la plus importante, est rendue plus probable par le fait qu’il n’y a pas eu de crise économique importante entre 1964 et les années 1970, date où la plupart de ces pays ont légalisé l’avortement (une telle crise économique aurait pu, si elle avait eu lieu, expliquer une telle baisse). Cette idée est aussi renforcée par le fait que la baisse commence le plus souvent à une autre date dans les pays où les catholiques sont très minoritaires (et où ils n’influencent donc quasiment pas l’indice de fécondité du pays) où dans les pays où le catholicisme est réprimé (pays communistes d’Europe de l’Est). Je communique en pièce jointe des données à ce sujet.

Mariages

En France métropolitaine, le nombre de mariages entre hommes et femmes a légèrement progressé de 2014 à 2015, de 224 878 à 226 000 environ (+0,5%). Mais comme le chiffre est provisoire et que la progression est faible, on ne peut pas encore affirmer avec certitude que le nombre de mariages a augmenté en 2015. 

En y rajoutant les 5 régions d’Outre-Mer, la hausse est plus faible: on passe de 230 770 à 231 000 mariages entre hommes et femmes (+0,1%), cette donnée étant également provisoire.

Mortalité

C’est la mauvaise surprise supplémentaire de 2015. Elle augmente de 7,3% aussi bien pour la métropole que pour la métropole et les régions d’outre-mer. Le nombre de décès est au plus haut niveau depuis 1945 (587 000 en France métropolitaine et 600 000 avec les 5 régions d’Outre-Mer). Le solde naturel (naissances vivantes – décès) est au plus bas niveau depuis 1976.

L’espérance de vie baisse de 0,4 année pour les femmes (de 85,4 à 85,0) et de 0,3 pour les hommes (de 79,2 à 78,9). A noter que c’est la première fois depuis 1971 que l’espérance de vie baisse chez les hommes. Elle avait baissé chez les femmes en 2003 (canicule) et 2012. L’INSEE explique cela par une sévère épidémie de grippe, par la canicule en juillet (2000 morts supplémentaires) et par la vague de froid en octobre 2015 (4000 morts supplémentaires).

On remarquera qu’en 2015, le refroidissement a été plus néfaste pour la population que le réchauffement, pour la France en tout cas (et probablement pour toutes les zones à climat tempéré).

Enfin, la mortalité infantile a augmenté de 3,5 à 3,7% (métropole et régions d’Outre-Mer).

Décidément, avec F. Hollande, même ce qu’on a appelé l’exception (relative) française en Europe, en matière de démographie (c’est-à-dire, selon A. Sauvy: « La France est borgne au pays des aveugles », est en train de disparaître. L’oeil qui nous restait y voit déjà moins bien… malgré l’immigration qui augmente l’indice conjoncturel de fécondité de la France.

G. Paume

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