La situation est « ubuesque » qualifie un proche du dossier : un cafouillage au sein du palais de justice de Paris a conduit à laisser Alexandre Benalla et Vincent Crase dans un box commun, pendant une heure, sans interdiction de communiquer, et cela le jour de leur placement en détention, le 19 février, d’après les informations recueillies par RTL.

Or les deux hommes, interdits de se voir par la justice, étaient justement convoqués pour avoir violé leur contrôle judiciaire en juillet dernier, d’après les enregistrements d’une conversation clandestine diffusée par Mediapart. La présidence du tribunal a opposé un « pas de commentaire » aux questions de RTL

La scène s’est déroulée au 9e étage du palais de justice vers 14 heures mardi dernier. Alexandre Benalla et Vincent Crase sont alors censés être sous main de justice, c’est-à-dire menottés et détenus, en attendant la décision du juge des libertés sur leur éventuel départ en prison.

Seulement voilà, le mail qui transmet les consignes des magistrats n’a pas été envoyé, et les policiers qui escortent les deux comparses n’ont pas d’instructions. Les deux hommes sont donc placés dans un box commun destiné aux entretiens avec les avocats. Et comme leur interdiction de communiquer n’a pas non plus été spécifiée ils échangent, ils parlent pendant plus d’une heure.

C’est seulement vers 15 heures, une fois la bourde réalisée par les magistrats, que les deux amis ont été proprement menottés et séparés avant de finalement partir en détention dans la soirée.

Une bourde réellement involontaire ? On peut se poser la question…

En tout cas, une semaine après leur incarcération et au bout de deux tentatives, Alexandre Benalla et Vincent Crase ont obtenu leur remise en liberté, a annoncé le parquet général, aujourd’hui mardi 26 février. L’ex-chargé de mission de l’Élysée et l’ex-employé de La République en Marche, avaient été écroués mardi 19 février pour ne pas avoir respecté le contrôle judiciaire qui leur interdisait d’entrer en contact dans l’enquête sur les violences du 1er mai 2018.

Les deux hommes tentaient à nouveau d’obtenir mardi leur libération devant la cour d’appel de Paris. Tous deux contestaient la décision prise le 19 février par un juge des libertés et de la détention (JLD) de les placer en détention provisoire. 

La cour d’appel de Paris a « infirmé l’ordonnance de révocation du contrôle judiciaire et de placement en détention provisoire » de l’ex-collaborateur du président Emmanuel Macron et de l’ex-salarié de la République en marche. « Les mesures du contrôle judiciaire des mis en examen reprennent leurs effets », a précisé le parquet général dans un communiqué. 

Francesca de Villasmundo

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