Bien sûr en Belgique, rien n’est simple et ainsi nous avons deux propositions de résolution pour la protection des minorités chrétiennes au Proche-Orient, au Moyen-Orient et au Maghreb. L’une est à l’origine de quatre députés N-VA: Peter Luykx, Jan Jambon, Zuhal Demir et Daphné Dumery. L’autre vient de deux députés MR: Denis Ducarme et Corinne de Permentier. Les deux sont discutés aujourd’hui à la commission des relations extérieure.
Les deux sont pratiquement identiques. Elles rappellent les conditions difficiles des minorités chrétiennes notamment en Irak, Syrie mais aussi en Lybie et en Egypte notamment que le député Denis Ducarme développe dans son communiqué de presse à ce sujet: » Ces dernières années, les minorités chrétiennes vivant en Libye, en Egypte, en Irak, ou en Syrie souffrent. Des exactions sont commises contre leur personne, leurs biens, leurs lieux de cultes ; des entraves sont dressées dans le cadre de leur carrière professionnelle. Des persécutions et des discriminations sont quotidiennement commises, entre autre, contre des Coptes en Egypte où des Eglises sont détruites ou interdites de rénovation. L’Afrique subsaharienne est également touchée, au Nigeria ou en République centre-africaine. « Concrètement, elles demandent:
1) d’inscrire la situation difficile des minorités religieuses au Proche-Orient, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord à l’agenda européen et international
2) de plaider, au niveau européen, en faveur de la désignation d’un envoyé spécial pour les minorités religieuses au Proche-Orient, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
3) de plaider, au niveau européen, en faveur d’une politique qui conditionnerait dorénavant la libération de fonds émanant de la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement au respect des droits humains fondamentaux et des principes de l’État de droit, ainsi qu’à la protection des minorités religieuses.
Celles des députés MR sont plus développées:
1) de condamner sans réserve et avec la plus grande fermeté la mort des chrétiens d’Égypte, de Syrie, de Libye et d’Irak, ainsi que les campagnes de meurtres, de persécutions et de violences ciblées contre les com- munautés chrétiennes du Maghreb, du Proche- et du Moyen-Orient
2) d’exprimer son soutien aux responsables politiques des pays susmentionnés et les encourager à intensifi er leurs efforts pour la stabilisation politique et le renfor- cement de l’État de droit, pour le bénéfi ce de leurs concitoyens, quelle que soit leur confession
3) de condamner toutes les formes de discrimination et d’intolérance fondées sur la religion constatées dans quelque endroit que ce soit dans le monde
4) de considérer comme une priorité de notre politique étrangère la promotion du droit à la liberté de religion ou de conviction, tout en empêchant que ledit droit ne soit violé
5) de promouvoir la protection des minorités religi- euses partout où elles sont menacées; de défendre les droits et les libertés de ces minorités conformément à la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966 et à la Déclaration des Nations Unies de 1981
6) de veiller à la transposition et à l’application dans leur ordre juridique interne des conventions internationales pertinentes en la matière
7) d’appeler à l’abrogation de toute législation qui, comme l’enregistrement obligatoire de la religion dans les documents d’état civil, aboutit à une discrimination envers les personnes non religieuses ou envers celles qui ont changé de religion ou de conviction
8) de s’opposer fermement à toute tentative visant à incriminer la liberté d’expression concernant les questions religieuses, comme les lois relatives au blasphème
9) de favoriser de la part de l’Union européenne une action politique en matière de liberté religieuse dans les pays partenaires de l’Union européenne
10) d’accorder une plus grande attention à la liberté de religion ou de conviction et à la situation des communautés religieuses dans les accords et la coopération avec les pays tiers ainsi que dans les rapports sur les droits de l’homme
11) d’accueillir en Belgique les demandeurs d’asile victimes d’exactions et de menaces graves en raison de leur appartenance religieuse
On peut remarquer que ces deux résolutions sont très proches. La Belgique se penche donc sur le sujet avec la volonté d’une prise de conscience européenne et des actions concrètes. En France, rare sont les politiques qui se penchent sur le sujet et en général ils ne sont pas écoutés.
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