L’effervescence s’est emparée de la Belgique depuis l’arrivée en grande pompe de deux pandas, venant de Chine pour un prêt de quinze ans. Ils seront hébergés dans un parc animalier : le Pairi Daiza. Le but est la reproduction et la conservation de l’espèce. Le coût de l’opération totale devrait avoisiner les 10 millions d’euros et c’est sans compter les assurances.
Le Pairi Daiza est une association privée qui a d’ailleurs vu son action en bourse grimper depuis l’annonce du prêt en septembre dernier. Elle a investi quelque 8 millions d’euros pour la construction d’installations ultramodernes au sein de son «jardin chinois», avec un espace dédié de 5300 m2, contenant deux enclos et deux chambres intérieure. La zone comprendra aussi une grotte, une zone de soins, une nurserie et des locaux techniques. Quatre mille plants de thé vont aussi être semés, ainsi que du bambou chinois. Cette somme n’inclut pas les frais en soins et en expertises. De plus, l’association à laquelle l’État chinois a confié la protection des pandas géants demande entre 500 000 et un million d’euros par an pour un couple. Si un bébé vient à naître, il faut débourser 380 000 euros de plus. Les deux pandas sont aussi assurés pour un million de dollars chacun. Une assurance-décès est également prévue.
Cependant la société compte bien rentrer dans ses frais, voir compter sur des bénéfices. L’arrivée des pandas feraient accroître le nombre de visiteurs. La direction du parc prévoit pour 2014 d’accueillir 1,350 million de visiteur. Le sursaut de fréquentation serait d’environ 20%. Bien sûr, le prix du billet sera revu à la hausse. Il faut prendre aussi en compte des rentrées indirectes, comme la vente de souvenirs, peluches ou gadgets, qui peuvent rapporter des dizaines de milliers d’euros, ainsi qu’à d’importantes rentrées publicitaires, par le biais du sponsoring d’entreprises ou de multinationales désireuses de s’associer à l’aventure. Quant au gouvernement régional wallon, il a annoncé son intention de construire une route pour desservir directement le parc.
Ils étaient des milliers à venir voir les pandas, qui ont même eu droit à une escorte policière, à leur arrivée. Cependant ces derniers ne seront pas visibles avant mai-avril. Il faut une période d’acclimatation et d’adaptation à leur nouvel environnement. Nous pouvons constater qu’aujourd’hui nous sommes capables de dépenser des millions pour deux animaux et de faire jouer la diplomatie mais que fait-on pour sauver les emplois ? Ces sommes paraissent indécentes quand on connait la situation économique du pays. Espérons au moins que des petits pandas verront le jour !
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