Le Festival d’Avignon s’est achevé le 25 juillet, mais il continue a suscité la controverse en raison de la programmation du spectacle «Carte noire nommée désir» de la metteuse en scène Rébecca Chaillon, qualifié de «raciste» et «anti-blanc» par de nombreux spectateurs.
Ce spectacle prétend interroger sur la place des femmes afrodescendantes dans la société française. Mais l’ambiance favorise de façon manifeste l’opposition entre Noirs et Blancs. Dès l’entrée, les femmes noires du public ont été invitées à prendre place sur des canapés alors que le reste des spectateurs se contentent des gradins.
Rébecca Chaillon, d’origine martiniquaise, incarne une employée de ménage, qui se livre à un nettoyage frénétique du plateau blanc, dans une odeur de javel très forte. L’objectif de cette longue séquence semble être de pousser les femmes noires à détester les Blancs.
Ensuite, une autre comédienne incarne « une nounou qui empale sur un pieu qui lui traverse le corps tous les enfants français qu’on lui confie », selon le descriptif du site de spectacle vivant Sceneweb.
Cette scène écœurante a suscité colère, indignation et incompréhension sur les réseaux sociaux. L’image n’est pas sans nous rappeler les paroles du rappeur noir Nick Conrad appelant à tuer des bébés blancs. Inversez les couleurs d’une telle scène et vous auriez déjà une apparition du ministre de l’Intérieur sur les plateaux de télévision pour condamner ce qu’il qualifierait inévitablement de racisme.
Même des femmes de couleur sont scandalisées par cette apologie de la violence contre des enfants blancs.
Or, la pièce de Rébecca Chaillon reprend sa tournée et est notamment annoncée à Paris à partir du 28 novembre prochain au théâtre de l’Odéon. Selon toutes probabilités, la controverse ne fait que commencer.
Pierre-Alain Depauw
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