Si l’on doit toutes sortes de connaissances à la science chinoise depuis des millénaires, la pharmacopée chinoise, très riche dans le domaine des simples, réserve quelques mauvaises surprises génératrices de monstrueux trafics d’organes animaux, telles les cornes de rhinocéros dont le « commerce » conduit à l’éradication des diverses espèces de Rhinocéridés, notamment en Afrique, ou bien les préparations à base de peau, os ou dents de tigre, véritables fléaux dont l’usage menace aussi aujourd’hui la survie des espèces concernées…

On pourrait aussi évoquer la bile d’ours recueillie à partir d’une canule que portent à vie les quelques huit mille à dix mille ours parqués dans des cages exiguës où ils sont « élevés » dans cette perspective…

Un calvaire qui conduit inéluctablement la mort de l’animal à bref délai…

http://www.natura-sciences.com/environnement/ferme-bile-ours-asie.html

Toutes les « préparations » concoctées à partir de ces ingrédients animaux obtenus dans des conditions scandaleuses n’ont aucun effet autre que psychologique : ceux de la croyance qui s’y rattache…

En revanche, les méfaits associés à l’administration de certains de ces produits sont avérés, telles les infections bactériennes associées à la bile d’ours récoltée dans ces conditions monstrueuses…

Mais les traditions ont la vie dure.

Une croyance classique, datant de la dynastie des Ming, au XVIeme siècle, veut que le fait d’ingérer des têtards vivants aurait le « pouvoir » de guérir et faire cicatriser les plaies ou les fractures… Il n’est donc pas rare, en Chine, que certains appliquent toujours cette curieuse recette-miracle pour se soigner.

Or lesdits têtards sont potentiellement hôtes de larves (cercaires) de certains Cestodes qui sont, par ce biais, susceptibles de se retrouver dans des organismes humains où parfois… ils se développent !

Toute la question est alors de diagnostiquer leurs effets par les symptômes observés, pour repérer leur présence.

C’est ce que relate ici Ouest France :

https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/42299/reader/reader.html?utm_source=neolane_of-eds_newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=lienarticle&utm_content=20190118&vid=184975#!preferred/1/package/42299/pub/61365/page/6

« C’est le journal China News qui relaie, ce jeudi, l’étonnante histoire d’un Chinois de 26 ans, à qui l’on vient de découvrir un ver dans la tête. »

« Il pensait souffrir d’un AVC, il vivait avec un ver ans la tête »

« Il avait des maux de tête, des difficultés à marcher, parler, déglutir…

Ces symptômes ont fait craindre à ce Chinois de 26 ans un début d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Des examens médicaux ont révélé qu’il vivait avec un ver solitaire dans le cerveau depuis quinze ans. Il a été opéré avec succès d’une infection parasitaire qui aurait pu lui coûter la vie… /…

Le patient a immédiatement été opéré et les chirurgiens lui ont retiré un ver solitaire du cerveau, un parasite connu sous le nom de Sparganum mansoni, que l’on trouve souvent dans les intestins des chats et des chiens, rarement chez les humains.

Le ver se serait développé dans la boîte crânienne du patient depuis une quinzaine d’années. »

On comprendra sans peine, puisque le patient a 26 ans, que ce sont ses parents qui lui ont fait ingurgiter les têtards porteurs du Sparganum lors de sa prime adolescence !!!…

Pour les lecteurs soucieux de rigueur, nous soulignerons ici que la rédaction de Ouest France n’est pas exempte de critiques en ce qu’elle est totalement fausse sur le plan des appellations zoologiques et de la description de l’évolution parasitaire, notamment en parlant de Tenia.

Les « Sparganum » (genre rebaptisé Spirometra) sont des vers plats du groupe des Cestodes : des Plathelminthes tous parasites.

Certes, ils ont une biologie voisine de celle des Tenias et comme eux conduisent généralement à un développement unique au stade adulte (reproductif), d’où le nom valise de « vers solitaires » abusivement donné communément à toutes ces espèces qui n’ont rien à voir entre elles.

Ce sont des genres taxonomiques différents et heureusement ici pour notre jeune chinois : les Spirometra n’atteignent pas les dimensions des tenias ! Si cela avait été le cas, il serait mort depuis longtemps…

Et apparemment ce type d’accident de « pharmacopée populaire » n’est pas rare :

« En mars dernier déjà, une femme de la province du Zheijiang, dans l’est de la Chine, s’était fait retirer un ver solitaire de 13 cm qui avait élu domicile dans sa poitrine. Depuis cinq ans, elle souffrait de douleurs répétées dans le ventre, les seins et les yeux. Ces douleurs étaient provoquées par le même parasite que celui retrouvé dans la tête du jeune patient chinois. À l’époque, les médecins avaient également révélé que cette femme avait mangé cinq grenouilles vivantes dans l’espoir de soulager ses rhumatismes… »

En occident nous sommes à l’abri de ce genre d’accidents.

Notre pharmacopée est devenue totalement chimique et ses effets, lorsqu’ils sont dévastateurs, ne peuvent pas être imputés à des éléments naturels.

Les poisons sortent des laboratoires, ils sont chimiques et industriels et les remèdes, lorsqu’ils existent, sont judiciaires. Cela s’appelle le progrès… Mais est-ce plus rassurant ?

Claude Timmerman

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