Voici l’adaptation – très réussie – en bande dessinée (ou plus précisément en roman graphique, selon la nouvelle terminologie en usage dans le secteur) du livre Un franciscain chez les SS, extraordinaire récit autobiographique du révérend père Géréon Goldmann, vendu à plus de 65 000 exemplaires et traduit en plusieurs langues.
Né en 1916, Karl Goldmann découvre la vocation franciscaine dès son enfance, dans l’Allemagne des années 1920. Sa mère meurt en 1924. Dans les années trente, adolescent, il est actif dans un mouvement de jeunesse catholique qui se heurte de plus en plus souvent physiquement avec les jeunesses hitlériennes aux relents païens. En octobre 1936, il entre au noviciat franciscain de Gorheim, puis est envoyé à Fulda étudier la philosophie pendant deux ans. Mais en août 1939, comme tous les séminaristes franciscains, il apprend qu’il doit rejoindre l’armée. Il est affecté à la SS ! Sa formation d’officier achevée, on lui demande de quitter l’Eglise catholique, ce qu’il refuse. En mai 1941, il est donc renvoyé de la SS comme inapte et reversé à la Wehrmacht.
En tant que séminariste, il refuse de donner la mort et sert donc d’infirmier et d’opérateur radio. En 1943, il est déjà un vétéran aguerri, toujours simple soldat, entouré de toutes jeunes recrues inexpérimentées pour la campagne d’Italie. Sa confiance en Dieu lui permet de traverser toutes les épreuves. La Sainte Providence veille.
L’improbable prédiction va se réaliser
Durant une permission en mai 1943, de retour sur sa terre natale, la religieuse qui lui avait appris à servir la Messe lorsqu’il était enfant lui affirme qu’il sera ordonné prêtre dans l’ordre franciscain l’année suivante, qu’elle et tout le couvent prient depuis 19 ans pour cela et qu’à la vingtième année, Dieu exaucera leurs prières, que lui devra se rendre à Lourdes pour prier la Mère de Dieu puis à Rome pour demander sans détours au Pape son ordination avec dispense pour les années d’études manquantes. Tout cela semble plus qu’improbable. Et pourtant, la Sainte Providence veille. Se préparant à rejoindre son unité, Karl Goldmann est par erreur mis aux arrêts. Pendant ce temps, son unité est quasiment anéantie. L’erreur administrative résolue, il est libéré et doit passer par… Lourdes pour rejoindre son unité. Ensuite, il se retrouve avec son unité sur une petite ville côtière italienne. Les pertes sont lourdes. Un ami blessé le charge de trouver un prêtre pour apporter les derniers sacrements aux mourants. Il explique à un évêque que des soldats catholiques meurent sans les sacrements et réclame un prêtre. Mais l’évêque ne veut rien entendre. Devant son insistance déterminée, l’évêque finit par lui accorder une autorisation exceptionnelle, en tant que séminariste catholique, de porter la sainte communion aux blessés, ce qu’il fait dès lors avec la plus grande rigueur. Frôlant la mort à de multiples reprises, chacune de ces situations raffermit sa foi. A la faveur d’une permission, il devient sous-diacre puis diacre. Au jour de l’An, il est à Rome et obtient une impensable audience auprès de Pie XII. Il ose alors suivre les recommandations de SÅ“ur Solana May et, y croyant à peine, il obtient de Pie XII une dispense pour recevoir l’ordination sacerdotale !
Mais il doit aussitôt rejoindre son unité au sud de Cassino. Autour de lui, c’est le massacre. Pourtant, une fois de plus, la Sainte Providence veille et il est l’un des rares survivants faits prisonniers par les Britanniques. Transféré dans un camp de prisonniers en Algérie, il obtient que l’Archevêque d’Alger suive les ordres de Pie XII et il entre en sacerdoce le 24 juin 1944. Transféré dans un camp de prisonniers allemands au Maroc, il devient le prêtre du camp. Il obtient des conversions. Quelques-uns deviendront même prêtres à leur tour. Cependant, sur base de faux renseignements, il échappe de peu à un peloton d’exécution français. La Sainte Providence veille encore. Sa libération officielle se fera en 1947. Le père Goldmann est affecté en Allemagne puis aux Pays-Bas, avant de partir pour le Japon en janvier 1954 où il s’occupera des plus pauvres et obtiendra de nombreuses conversions.
Cette histoire authentique est édifiante et démontre la force de la prière. Pour l’adaptation en bande dessinée, Max Temescu a veillé à ce que le texte soit quasiment mot pour mot extrait du récit du père Goldmann. Quant au dessin, moderne et vif, il permettra de toucher jeunes gens et adultes et de faire découvrir ce magnifique récit à un nouveau public.
Cette bande dessinée fera un beau cadeau à placer sous le sapin de Noël.
Un franciscain chez les SS, Gédéon Goldmann adapté par Max Temescu, éditions Emmanuel, 124 pages, 19 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur
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