Jean-François Vivier développe les collections BD pour les éditions Plein Vent. Il est déjà connu comme le scénariste de bandes dessinées consacrées au Père Franz Stock ou à Honoré d’Estienne d’Orves. Il adapte également les best-sellers de Frison-Roche en BD. Et il a signé le scénario d’un bel album réalisé avec le dessinateur Emmanuel Cerisier pour célébrer la fin du jubilé de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. C’est ce même tandem qui présente un superbe album contant la vie du Général de Sonis.
La narration de l’album est laissée à Anaïs, l’épouse du Général Louis-Gaston de Sonis. Le résultat est magistral et réalise le tour de force de faire découvrir en 48 pages les moments principaux de la très dense vie de ce héros militaire catholique. Cette BD nous rappelle que, à peine sorti de Saint-Cyr et encore naïf, Louis-Gaston de Sonis s’était laissé entraîner par un camarade à entrer en franc-maçonnerie sans savoir de quoi il s’agissait. Au premier discours anticlérical, il claqua de façon tonitruante la porte de la loge, comprenant l’erreur commise. Il allait vite se débarrasser de cette naïveté et s’attacher à mener une existence en tout point conforme à sa foi profonde. Cependant, sa vie serait parsemée d’épreuves. Mais toujours il les surmonta avec une infinie confiance en Dieu. Ainsi, peu de temps après son installation à Limoges avec sa jeune épouse et leurs deux premiers enfants, une mauvaise chute de cheval le plongea durant un mois dans le coma. Sorti de cet état, sa foi s’en trouva encore renforcée. Alors que son épouse attendait son quatrième enfant (ils en auront douze, dont deux seront rappelés à Dieu durant leur enfance), il fut promu capitaine et muté pour la première fois en Algérie où il accorda un soin tout particulier à apprendre l’arabe, à observer les coutumes locales et à avoir un comportement qui force le respect. Lorsque Napoléon III décida de mener une campagne militaire en Italie, de Sonis fut de la partie et s’illustra notamment lors de la bataille de Solférino. De retour en Algérie, il est apprécié de tous, des indigènes musulmans comme des soldats français, tant il se montre juste. C’est ensuite la guerre contre la Prusse et le désastre de Sedan. Louis-Gaston de Sonis rejoint la France et joue un rôle essentiel dans la bataille de Loigny où, avec les anciens zouaves pontificaux commandés par Charette, il organise la charge héroïque, bannière du Sacré-Cœur à l’avant. Blessé durant la bataille, il est amputé mais au bout de quelques mois il remonte à cheval avec une jambe de bois. Jusqu’à une nouvelle chute qui sonne progressivement la fin de sa carrière militaire et le plonge dans une vie de souffrance physique pour ses dernières années, sans pour autant perdre la joie de vivre parmi sa belle famille nombreuse.
Outre la qualité du récit, cette bande dessinée bénéficie d’un dessin soigné qui restitue le caractère épique des événements vécus par le Général de Sonis. Un album qui devrait trouver sa place dans toute bonne bibliothèque et faire la joie des jeunes gens mais aussi de tous les amateurs d’histoire.
Général de Sonis, Jean-François Vivier (scénario) et Emmanuel Cerisier (dessins), éditions Plein Vent, 48 pages, 15,90 euros
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