
Thierry Jigourel, journaliste et écrivain mais aussi scénariste de bandes dessinées, est un spécialiste de la Bretagne et des pays celtiques. Mankho est dessinateur de bandes dessinées (on se souvient notamment d’Avec Cadoudal et Avec les Cristeros) dont plusieurs ayant trait à la Bretagne. Ce n’est donc assez naturellement que leurs chemins se sont croisés. Ils signent ensemble une nouvelle BD racontant la vie d’Armand Tuffin de La Rouërie, dit « Colonel Armand ». Et Thierry Jigourel est d’autant plus à l’aise pour en signer le scénario qu’il est lui-même le descendant de Grégoire Jigourel, chouan du Morbihan exécuté en 1793 après la bataille de Pontivy.
Le Marquis Armand Tuffin de La Rouërie rejoignit l’Amérique en 1777, en pleine guerre d’indépendance. Louis XVI voit d’un bon œil les gentilshommes du Royaume s’opposer aux volontés hégémoniques des Anglais. Le Marquis s’y voit offrir le commandement d’un corps-franc d’infanterie légère composé principalement de soldats allemands. Avec le grade de Colonel. Ses hommes l’appellent Colonel Armand. Il mène une guerre de surprises et de ruses. Il a aussi sous ses ordres des Dragons à la tête desquels il va s’illustrer. Au cours de cette guerre, il fait la connaissance de La Fayette. En 1783, par ordre du Congrès et de Lincoln, alors secrétaire à la guerre, il est nommé général de Brigade. Cette guerre d’indépendance se termine en novembre 1783 avec les accords de Paris. On vit encore le « Colonel Armand » sillonné la jeune république américaine durant quelques mois. Parti parmi les premiers en Amérique, Armand Tuffin de La Rouërie rentrera le dernier, en août 1784, après sept ans aux côtés des Insurgents.
De retour en sa Bretagne natale, il se marie l’année suivante. Mais sa jeune épouse sera rapidement emportée par la tuberculose. Actif parmi la noblesse bretonne, il se lie d’amitié avec Chateaubriand. En 1789, il enrage en apprenant la suppression des Etats de Bretagne. Le « Colonel Armand » va vite s’imposer naturellement comme chef des nobles bretons qui souhaitent rendre à la Bretagne ses institutions. Il donne à cette organisation le nom d’Association bretonne. En 1791, il se rend discrètement à Ulm pour être reçu parle Comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X. Il promet que la Bretagne est prête pour l’insurrection contre le pouvoir révolutionnaire. De retour en Bretagne, il tient beaucoup à avoir le peuple à ses côtés et commence à faire entraîner les paysans à la guerre d’embuscade. En 1792, il a mis en place une véritable armée secrète. Mais il a un traître parmi les hommes qu’il a recruté autour de lui. Le 31 mai 1792, il échappe cependant à une arrestation. Sa tête est mise à prix en tant que « brigand ». Entretemps la chouannerie se met à affronter les Bleus. Août 1792, tout bascule. A Paris, aux Tuileries, c’est le massacre. Le Roi est destitué. La folie sanguinaire se propage. Le « Colonel Armand’ compte sur l’attaque imminente des Prussiens et des Autrichiens. Mais le traître avertit Danton. Malgré tout, début septembre 1792, l’armée des émigrés soutenue par la Presse et l’Autriche progresse en territoire français. Mais le 20, à Valmy, c’est la débandade des alliés. Il se dit que le général Brunswick et le général Dumouriez auraient conclu un accord au nom de leur appartenance à la franc-maçonnerie.
Armand Tuffin de La Rouërie postpose le soulèvement de son armée secrète et erre dans la clandestinité. En ce début d’année 1793, le « Colonel Armand » fait une mauvaise chute de cheval. Il est conduit au manoir de la Guyomarais à Saint Denoual. Son état s’aggrave malgré les soins. Une mauvaise pneumonie le cloue au lit. Le 25 janvier, il découvre dans le journal que la République a fait guillotiner le Roi. C’est un choc terrible et fatal. son état se détériore très vite et il meurt quelques jours après à l’âge de 42 ans. Le mois suivant, suite aux dénonciations du traître Vincent Latouche, de nombreux compagnons du « Colonel Armand » sont arrêtés et finiront décapités.
Cette bande dessinée est une excellente occasion de faire découvrir un personnage oublié de l’histoire de Bretagne et de France.
Colonel Armand, Thierry Jigourel (scénario) et Mankho (dessins), éditions du Triomphe, 48 pages, 16,90 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur
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Comme ecrit dans apocalypse ,il y a beaucoup de belles ames martyres qui seront réhabilitées et honorées ;Dieu agit cependant aujourdui ,on le ressent plus ou moins selon la foi .Mais lorsque le crime est manifeste ,la sanction l est de meme .https://www.youtube.com/watch?v=m_1ooxRPetE
Désolée, mais Louis XVI,( mal conseillé par les F.M de son entourage dont Lafayette, une des futures grandes personnalités de la Révolution française, avec la rédaction de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et le commandement de la Garde nationale, jusqu’à son émigration en 1792)
a commis une grosse erreur en puisant dans les finances de la France pour aider généreusement des F.M à prendre le pouvoir en Amérique.
Avec notamment, Benjamin Franklin, homme des Lumières complet, franc-maçon de la tradition britannique, précurseur des « encyclopédistes.
Corédacteur avec Thomas Jefferson et signataire de la Déclaration d’indépendance des États-Unis de 1776.
Le Congrès de l’indépendance le nomme Maître Général des Postes, le charge de faire imprimer timbres et billets (Continental currency dollar), de fabriquer de la poudre à canon tout en veillant à l’organisation militaire.
Puis, comprenant l’urgence d’un soutien militaire, il le nomme premier ambassadeur en France,
Infiltration couronnée de succès, car elle convainc d’abord le ministre Vergennes de renforcer un soutien d’armement et de mercenaires toujours discret,
de prêter deux millions de livres,
puis en 1780 de donner un véritable appui financier, maritime et terrestre à l’armée américaine et permettre la victoire définitive entre 1781 et 1783 de l’alliance franco-américaine.
Mirabeau, salua sa mémoire à l’Assemblée en disant “Benjamin Franklin, le génie qui affranchit l’Amérique et versa sur l’Europe des torrents de lumière« …
Louis XVI en a récolté une révolution fomentée, en réaction, par les services secrets britanniques bien implantés dans les loges qui pullulaient en France,
sa décapitation et un appauvrissement du Trésor royal.
La fronde de la noblesse (qui refusait l’impôt) grondait depuis Louis XIV a ainsi aidé à clouer son cercueil.