La décision du président de la Bavière de remettre le crucifix dans les lieux publics a suscité des oppositions : celle des laïcistes enragés mais aussi des ecclésiastiques engagés, comme l’archevêque de Munich et Freising (Bavière), le célèbre cardinal Marx, progressiste, moderniste et immigrationniste de haute volée.

Il voit dans cette décision du land bavarois une instrumentalisation du crucifix à des fins politiques anti-immigration, le summum de l’horreur… Il est vrai que le ministre-président de Bavière, Markus Söder, avait expliqué cette décision comme la réaffirmation d’« une identité », l’« expression d’une empreinte historique et culturelle ». Des considérations qui n’ont pas plu au président de la Conférence épiscopale allemande qui s’en est offusqué :

« La croix symbolise l’anthropologie du Christ et la voir dans le domaine public est un motif de joie »

a-t-il déclaré le 2 mai tout en critiquant l’instrumentalisation du crucifix dans un entretien au quotidien Süddeutsche Zeitung : 

« Si la croix n’est considérée que comme un symbole culturel, elle n’est pas comprise »,

a-t-il insisté. Et de préciser que c’est

« un signe d’opposition à la violence, à l’injustice, au péché et à la mort, mais pas aux autres hommes ».

L’archevêque de Bamberg au nord de la Bavière, Mgr Ludwig Schick, a également affiché sa désapprobation politiquement correcte, comparable à celle du cardinal Marx :

« La croix n’est pas un signe d’identité d’un pays ou d’un État »,

a-t-il déclaré le 25 avril sur les ondes de Kölner domradio, cité par l’agence de presse œcuménique protestinfo.ch.

« Lorsque nous voyons ces bras étendus, nous devrions nous comporter de la même manière et construire une civilisation de l’amour »,

a précisé Mgr Schick.

Il faut donc que ce soit un juif français, Eric Zemmour, qui défende avec bon sens cette décision de la Bavière :

« On vit une époque formidable. Il y a un siècle lorsque les radicaux français, grands bouffeurs de curés, enlevaient, au nom de la laïcité, les crucifix des écoles et des mairies, l’Église protestait avec véhémence.

Aujourd’hui, quand le ministre-président de la Bavière annonce qu’il va mettre les mêmes crucifix dans tous les lieux publics, c’est l’archevêque de Munich lui-même qui dénonce cette décision.

Si l’Église ne défend pas le symbole de la religion chrétienne, qui le fera ? Est-ce que les pays musulmans enlèvent le croissant de leurs drapeaux ? Est-ce qu’Israël enlève l’étoile de David du sien ? »

« Une partie croissante des catholiques européens n’a aucune envie d’être sacrifiée sur l’autel de l’amour universel. Leur religion est « une foi », disent-ils, mais aussi « une culture et une identité. »

On vit vraiment une époque formidable…

Francesca de Villasmundo

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