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Bastien-Thiry (Olivier Sers)

Olivier Sers, né en 1943 d’une mère pied-noir et d’un père corrézien, a travaillé sous les ordres de Jean Bastien-Thiry à partir de février 1962 avec deux amis étudiants en droit, contribuant comme guetteurs, planqueurs d’armes et hommes à tout faire à onze tentatives d’attentat contre de Gaulle jusqu’au 27 juin, jour où ils furent tous trois arrêtés et incarcérés sans souffler mot de l’entreprise en cours. Devenu avocat, de 1966 à 2006, Olivier Sers est également un latiniste reconnu.

En publiant dans le collection Qui suis-je ? un recueil consacré au lieutenant-colonel Bastien-Thiry (1927-1963), il témoigne d’une belle fidélité envers cet officier, catholique fervent, père de trois fillettes, mort pour la France, fusillé à 34 ans.

L’ouvrage, bien que réduit en nombre de pages, selon le format de cette collection de biographies, se révèle être une mine d’informations. On y découvre un homme d’honneur, issu d’une famille de militaires, de juristes et d’industriels, une lignée qu’il revendique fièrement lorsqu’il répondit à son juge d’instruction le 28 septembre 1962. On apprend que son épouse, Geneviève, était la fille de Georges Lamirand, secrétaire d’Etat à la Jeunesse du Maréchal Pétain, de septembre 1940 à mars 1943, absous à la Libération pour faits de Résistance.

Jean Bastien-Thiry avait tout pour être heureux. Pilote d’essai et ingénieur en missiles de niveau international, il menait une brillante carrière. Epoux comblé, il avait trois filles qui lui apportaient beaucoup de joie. Mais Bastien-Thiry, qui a vécu deux ans en Algérie et admire l’œuvre de la France sur ce territoire, ne peut admettre l’abandon qu’organise De Gaulle. Via le colonel Argoud, il entre en contact avec le général Zeller. On connaît la suite : différentes tentatives d’attentats contre De Gaulle jusqu’à celui du Petit-Clamart le 22 août 1962, arrestation le 15 septembre, procès du 25 janvier au 4 mars 1963 et exécution le 11 mars.

Marcel Aymé dira de Jean Bastien-Thiry : « J’admire qu’un homme aussi dépourvu d’ambition que de vanité ait résigné ses plus naturels et ses plus chers intérêts pour accomplir ce qu’il croyait être son devoir de citoyen, qu’en face de ses juges il ait tranquillement accusé le seul homme de qui il aurait ou attendre la vie sauve. »

Bastien-Thiry, Olivier Sers, éditions Pardès, collection Qui suis-je?, 128 pages, 12 euros

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