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Balkans : plus que du football, par Zoran Gajic

Balkans : plus que du football

Panem et circenses (du pain et des jeux) disait-on dans la Rome antique, les époques changent les méthodes restent les mêmes. Après une période brutale de mise en place du totalitarisme justifié par la crise sanitaire, nos élites mondialistes ont décidé de lâcher un peu de lest en accordant aux plébéiens quelques divertissements, évitons tout excès d’enthousiasme le pouvoir obscur avance toujours de manière méthodique un pas en arrière pour deux pas en avant, soyez-en sûr nous ne sortirons pas de cette crise (politique) si facilement. Le divertissement majeur au niveau de l’engouement qu’il suscite est l’euro 2021 de football. Ce sport dont certains d’entre nous, avions pris des distances bien avant la « plandémie », pour tous l’esprit anti-traditionnel qu’il véhicule dominé par l’idéologie de l’argent divinisé. Nous avons malgré tout quelques belles surprises des gestes, des équipes qui échappent à la médiocrité ambiante, l’équipe d’Italie chantant sont hymne national transcendé par cet amour de la patrie en symbiose avec toute la nation, on est un bel exemple.

Loin du football caviar exempt de toute moral, nous allons parler dans cet article de football “Yougoslave”, depuis le démantèlement de celle-ci, une de ces nations brille particulièrement c’est la Croatie, finaliste du dernier mondial. Le Hajduk Split est une des équipes emblématiques de ce pays, retour sur son histoire. En 1941, la Yougoslavie est envahie par les troupe nazies et fascistes, les slaves font partie des “Untermenshen” (sous-hommes) dans l’idéologie Hitlérienne, après des années de clandestinité le mouvement Oustachis prend le pouvoir en Croatie soutenue par les régimes allemands et italiens, il restera dans les mémoires surtout ceux des serbes pour les centaines de milliers de morts victimes de cette barbarie. La ville de Split étant situé dans la Dalmatie sera sous contrôle italien, les autorités fascistes proposeront au club le “privilège” d’intégrer le championnat italien à condition de changer de nom. Le club yougoslave deviendrait le AC Spalato. Dirigeants et joueurs s’opposent à cette tentative d’assimilation et de suppression de leurs identités, ils rejoignent le territoire libéré de l’ile de Vis. L’équipe s’organise et sera tout au long de la guerre, représentante de l’armée de libération Yougoslave. Le club est créé en 1911 par des étudiants patriotes opposés à l’occupation austro-hongroise, le choix de “Hajduk” n’est pas anodin, dans la culture populaire des Balkans les “Hajduk” étaient des combattants qui prenaient le maquis pour défendre les plus démunis face à envahisseur Ottoman et les seigneurs slaves qui collaboraient avec ceux-ci. Josip Barac à l’origine de l’idée disait que le “Hajduk” représente ce qu’il y’a de meilleurs dans notre peuple : la bravoure, l’humanisme, l’amitié, l’amour de la liberté et la protection des faibles.

Il y’a maintenant 30ans, un 29 mai 1991 à Bari en Italie une équipe est au sommet de son art, il s’agit de l’étoile rouge de Belgrade, elle remporte face à l’Olympique de Marseille la coupe d’Europe des clubs (actuelle ligue des champions), mais le pays est en proie au chaos, moins d’un mois plus tard la Croatie et la Slovénie proclame leur indépendance : la suite est connue de tous. Le club est créé en 1945 par les jeunesses anti-fasciste serbe, après l’intervention criminelle de l’OTAN sous couvert d’alibi humanitaire en Serbie à la fin du 20ème siècle, les fervents supporters de l’étoile rouge n’ont jamais cessé de dénoncer cette supercherie malgré les pressions de l’UEFA et les sanctions qui suivent. Dans le stade mythique de la Marakana on peut régulièrement entendre “UEFA mafia” ou “Fuck Nato”.

En mai 2016, l’UEFA reconnait le Kosovo (province serbe brutalement arraché en toute illégalité) comme son 55ème membre, depuis les ultras de Belgrade ne cessent de déployer des banderoles pour réclamer justice et de chanter “Kosovo je Srbija” (le Kosovo c’est la Serbie). Ces chants puissants et cette ambiance religieuse qui règnent dans ce stade s’inscrivent dans un travail de préservation de la mémoire collective et traduisent les sentiments patriotiques de la majorité du peuple serbe et son opposition à l’impérialisme occidental.

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