Elon Musk, est le créateur de la voiture sans chauffeur ; il est impliqué dans la conquête spatiale par Space X, et, jouant avec les contradictions, prétend officiellement être un farouche opposant au transhumanisme qui fait son lit de l’intelligence artificielle tout en développant différents projets basés sur l’intelligence artificielle et son développement. Il a présenté un nouveau projet dans le cadre d’une start up appelée Neuralink (traduire : le lien avec le système nerveux). C’est sans doute une querelle de boutique entre géants de l’informatique ; en effet Musk entre de plein-pied dans un système visant à transformer l’homme en robot. C’est ce genre de projet que je dénonçais il y a 12 ans dans mon ouvrage L’Homme Artificiel. Le titre en lui-même suffit à comprendre où nous mène Neuralink.
L’idée est simple : implanter dans le cerveau de l’homme une interface avec l’ordinateur. Selon les propres termes de Musk : cela servirait à protéger l’humanité de l’intelligence artificielle (I.A.), car elle est « la plus grande menace existentielle » ; l’adopter c’est « convoquer le démon ». « Si vous n’êtes pas préoccupé par la sécurité des IA, vous devriez l’être », car elle est « un dictateur immortel » avait-il déclaré auparavant.
Musk propose donc de « fusionner le cerveau avec l’intelligence artificielle ». Ceci nous donnerait une intelligence surhumaine. Voilà ce qu’il expliqua cela d’un discours à la California Academy of Sciences à San Francisco. « Je pense que nous devons faire très attention à la progression de l’IA. ». Neuralink « permettra de garantir l’avenir de l’humanité en tant que civilisation en relation à l’IA » « C’est quelque chose qui, à mon avis, revêtira une importance capitale à l’échelle de la civilisation ». Comme on ne peut pas contrôler I.A., devenons nous-mêmes l’I.A. Pour lui, nous serons toujours limités par la nécessité de taper sur des touches avec les doigts ; incorporons l’I.A dans nos cerveaux.
Certes il y a la carotte qui servira de justificatif. Neuralik permettrait de stimuler les réseaux nerveux des paralysés. Encore faudrait-il définir quels types de paralysés pourront être appareillés. «Le système que nous avons conçu dans sa version 1 est capable d’implanter de l’ordre de 10 000 électrodes», a déclaré Musk. Bigre ! Ceux-ci seraient reliés à un boîtier par des fils fins comme un dixième de cheveu. Il soulignait que cela contrastait avec les systèmes actuels approuvés par la FDA (Food and Drug Administration) pour aider les patients atteints de la maladie de Parkinson, qui n’ont que 10 électrodes implanté
Elon Musk déclare que son projet est bien avancé : il en serait à 3.000 implantations chez le rat. Dans le fond il équivaut à mettre un smartphone dans le cerveau des humains ; mais il ne voit aboutir ce projet que dans une dizaine d’années avant d’être agréé par la FDA. Techniquement il semble bien difficile d’implanter dans le cerveau des milliers de fils aussi fins. Les transhumanistes veulent transformer les hommes en robots ou les robots en humains. Musk en fera des cyborgs neurologiques du type Terminator.
Il y a lieu de se poser la question de savoir comment du matériel de cette nature pourra résister au temps. Mais l’objection majeure est que tout appareil informatique peut être pris en charge à distance par un autre système informatique ; en médecine, on pense aux pacemakers, aux seringues auto pulsées, aux appareils de radiothérapie ; mais cela peut être aussi votre ordinateur, celui de votre voiture, des banques, des réseaux électriques. Souvenons-nous qu’un tiers de l’Amérique a été privé d’électricité par un hacker ; sans parler des fichiers informatique de Facebook. Qui acceptera ce risque pour lui-même ?
Jean-Pierre Dickès
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