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Aux grandes heures de la propagande politique : quand le Magden David s’alliait à la Croix gammée

Une histoire un peu oubliée aujourd’hui, même si les objets concernés furent alors courants car largement distribués.

1932 marque « le fond du trou », la pire période économique en Amérique (et non pas la fin de la dépression comme on le lit trop souvent !)

Cette fameuse « grande dépression va se poursuivre et s’aggraver encore en 1933. On parle alors en Amérique de 20 millions de chômeurs. La moitié des banques du pays ont fait faillite…

L’heure est à la relance de l’économie, et, politiquement, 1932 est l’année de la campagne de Roosevelt.

Les réunions électorales se sont alors multipliées et tournent au prêche pour la « relance économique ».

C’est là que sont distribués aux participants des jetons de propagande, véritables supports publicitaires politiques, visant à mobiliser les troupes en vue de l’élection de Franklin Roosevelt et s’assurer de leur adhésion au (futur) New Deal.

La méthode sera payante : Roosevelt écrasera en novembre, aux élections, le président sortant Hoover (Républicain) par un score jamais vu (472 grands électeurs contre 59)…

La pièce ci-dessous est un de ces jetons de propagande politique distribué, en 1932 aux militants méritants.

C’est un symbole, sorte de « médaille commémorative » de l’acte fondateur de la nouvelle politique.

La conception et la réalisation en sont dues à Stewart, un homme d’affaire et industriel de l’Illinois qui s’est illustré au tournant des années 1900 dans les aciers spéciaux pour matériels de coupe et les divers types de tondeuses (à gazon, comme à poils et à cheveux !) avant de se spécialiser dans le petit électroménager (fer à repasser) et enfin de s’attaquer à la métrologie (jauges et compteurs) … Fort de 82 brevets d’importances diverses, il va se lancer dans une guerre titanesque contre son concurrent le plus direct Warner qu’il finira par absorber en 1912. La Stewart-Warner Speedometer Corporation fournira les jauges et les compteurs kilométriques de la Ford T. Le nom changera en 1929 pour Stewart-Warner Corporation qui continuera à fournir équipements automobiles et tableaux de bord jusque dans les années 60.

« Stewart – Warner », pris de plein fouet par la crise, s’investit beaucoup dans le clan démocrate et ce jeton/médaille est sa contribution à la dynamique de propagande mise en place dans l’entourage de Roosevelt en vue de son élection. (Son nom y figurant en bonne place, ces jetons sont aussi une formidable publicité pour l’entreprise !)

Avers : Stewart – Warner

 » On arrête de pleurer

On se remet à acheter »

1932

Revers : « La fin de la dépression »

1932

Au centre : un empilement des symboles des supposées forces vives et susceptibles de développer la relance économique sur lesquelles peut s’appuyer le candidat président pour le New Deal :

– Surmontant le trèfle à 4 feuilles symbole des 4 aspirations du peuple celte (irlandais), composante ethnique essentielle du peuple américain (renommée, richesse, amour et santé)

– Posé sur la croix gammée (Warner est de souche allemande !) symbole de la nouvelle dynamique économique européenne allemande couronnée par les élections de 1932 d’Hindenburg qui va appeler Hitler au pouvoir.

– L’étoile de David est placée en fond, symbole de la base sur laquelle reposera le système et rappel de l’origine du (futur) président

Tout un symbole…

Pour comprendre l’importance de la « communauté » tant dans le domaine politique que financier dans l’entourage de Roosevelt, et la construction de sa campagne électorale, voir l’ouvrage de souvenirs du colonel Curtis Dall, le gendre de Roosevelt : « Franklin D. Roosevelt ou Comment mon beau père a été manipulé »– Ed. Sigest 2015.

Un livre interdit aux USA à sa sortie il y a plus de cinquante ans et jusque-là jamais traduit.

L’auteur dans sa préface note : 

« L’effet produit par une image vise à tromper l’innocent et le naïf, catégorie à laquelle j’ai trop longtemps appartenu. L’image vise à tromper délibérément et à orienter ses victimes sur des chemins prédéterminés, vers des destinations obscures et dangereuses. »

On ne saurait mieux dire de cette alliance, que certains jugeraient improbable, qui se manifestera pourtant en Europe pratiquement à la même époque à l’occasion du pacte germano-sioniste.

Le 7 août 1933 au ministère allemand de l’Économie, des représentants de l’Agence juive et de l’Organisation sioniste mondiale ont signé avec de hauts fonctionnaires du Reich ce que l’on a appelé pudiquement l’accord de la haavara (du mot hébreu haavara qui signifie : transfert).

Il s’agissait, en effet, d’organiser le transfert vers la Palestine de capitaux que les Juifs allemands, candidats à l’émigration, souhaitaient emporter avec eux. Cet accord technique ne fut que le premier acte d’une étroite collaboration entre les sionistes et l’Allemagne hitlérienne.

(Voir « Le pacte germano-sioniste  7 août 1933» – Jean Claude Valla – Les Cahiers Libres d’Histoire n°4 – Ed. Dualpha)

https://www.egaliteetreconciliation.fr/Le-sionisme-et-l-exploitation-de-l-antisemitisme-30398.html

Dans le cadre de cette coopération, Kurt Tuchler, juriste juif et dirigeant de l’Association sioniste allemande, a contacté Léopold von Mildenstein, chef du département juif du SD (Service de sécurité nazi), et lui a demandé de venir rendre visite à la communauté juive de Palestine à l’occasion d’un voyage fait, avec leurs épouses pendant un mois, afin de permettre à von Mildenstein de découvrir l’implantation sioniste dans le pays.

A son retour, Léopold von Mildenstein a publié dans le journal « Angriff » (Attaque) une série de 12 articles au titre évocateur : « un nazi en Palestine »

A cette occasion, le journal a lancé une médaille commémorative et publicitaire :

Recto : « Un nazi va en Palestine » et verso : « … et le relate dans Angriff »

A cette époque clairement le monde juif entretenait les meilleurs rapports avec le nazisme et les symboles en coexistaient harmonieusement !

Claude Timmerman

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