Srebrenica

 

Il y a 20 ans, 8372 albanais étaient massacrés par l’armée serbe, lors de la guerre en Yougolsavie. Alors que les cérémonies avaient lieu aujourd’hui, l’arrivée du premier ministre serbe Aleksandar Vucic a créé une véritable émeute au cimetière mémorial où des jets de pierre l’ont touché à la tête et lui ont brisé ses lunettes. Certains de ses gardes du corps ont également été touchés. Abrité derrière eux, il a dû quitter les lieux en courant, sous la pression de la foule en rage.

« Le Premier ministre s’est comporté en homme d’État en décidant d’aller s’incliner devant les victimes. C’est une attaque non seulement contre Vucic, mais contre toute la Serbie et sa politique de paix et de coopération régionale », a déclaré le ministre des Affaires étrangères serbe Ivica Dacic dans un communiqué.

Le terme de génocide adopté par les autorités occidentales, est contesté par la Russie qui y a opposé son veto au Conseil de Sécurité de l’ONU. 

M. Vucic a quitté en courant le cimetière mémorial, entouré de ses gardes du corps.

Cette émeute montre que pour les musulmans désormais, tout est perçu à l’aune du djihad et du conflit de religions. Les cris d’allah akbar dans ce contexte ne s’expliquent que par une poussée du radicalisme dans la région.

Samedi, en quittant Belgrade pour Srebrenica, M. Vucic avait, dans une lettre ouverte, condamné « un crime monstrueux », évoquant le massacre des plus de 8.000 musulmans, mais il avait salué la Russie qui venait d’opposer son veto au terme de génocide. La Chine, le Nigeria, l’Angola et le Venezuela se sont abstenus et les dix autres Etats membres du Conseil se sont prononcés en faveur de ce texte d’inspiration britannique. Pour la Russie le terme de génocide ne tient pas compte des différentes parties responsables et ne milite pas en faveur d’un apaisement régional.

Contexte et responsabilités

Il y a 20 ans, en juillet 1995, alors que la région déjà en insurrection était déclarée « zone protégée » par l’ONU, plus de 8000 hommes avaient été tués à Srebrenica par les forces serbes de Bosnie. A cette époque les Albanais du Kosovo réclamaient à leur profit, le détachement de la province de la Yougoslavie. De même la Bosnie musulmane. Si le massacre de Srebrenica est le plus important de cette guerre, il y a eu beaucoup d’autres exactions de la part des différentes parties en conflit. La Serbie et les civiles serbes ont notamment été bombardés durant des jours sans discontinuer par les forces de l’OTAN. Les forces d’interposition de l’ONU ont-elles reçu l’ordre de ne pas bouger, laissant ce massacre se perpétrer afin de pouvoir intervenir contre la Yougoslavie ? La question se pose. D’autant plus qu’il y avaient des questions pétrolières en jeu dans la région.

A l’époque les esprits étaient surchauffés et les haines à leur paroxysme, les troupes de l’ONU était interposées pour éviter que de tels malheurs, tout-à-fait envisageables, ne se produisent. C’est au printemps suivant le massacre de Srebrenica que les troupes de l’OTAN sont intervenues contre les serbes... Une campagne enragée contre la Serbie inondait toutes les chaines de télévision et les radios, en Occident, tandis qu’en Russie des dons étaient recueillis dans les églises pour secourir les populations serbes sous les bombardements. Cela ne rappelle-t-il rien ?

Hillary Clinton avec Hacim Taçi, accusé de trafics criminels

Les chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, accusés d’être derrière le massacre de Srebrenica, sont aujourd’hui jugés pour génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), qui a déjà prononcé cinq condamnations pour génocide. D’emblée, l’Occiedent s’est montré favorable aux indépendantistes divers de Yougoslavie. Il a plus particulièrement soutenu les musulmans, qu’ils soient Bosniaques ou Albanais.

Mais les fautes ne sont que d’un seul côté, semble-t-il, pour ce tribunal. Deux exemples seulement de partialité:

Le Kosovo est devenu indépendant sous la pression de l’OTAN suite à cette guerre des Balkans. A noter cependant que l’actuel  ministre des Affaires étrangères du Kosovo, [premier ministre de 2008 à 2014], Hashim Thaçi, impliqué dans de nombreux trafics mafieux avec l’armée de libération du Kosovo (UCK), notamment pour du trafic d’organes sur des prisonniers Serbes, avait été poursuivi et arrêté à l’aéroport de Paris pour ces faits, mais il avait très rapidement été élargi sous la pression de ses amis occidentaux. D’autre part, on n’imagine pas les USA comparaître devant le TPIY pour les bombardements intempestifs sur les populations serbes en fuite.

 

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