Les dirigeants européens l’oeil brillant, annoncent avec délectation que pour mercredi soir, les conditions seront établies pour un accord avec la Grèce, celle-ci devant rester dans l’Union européenne sinon des cataclysmes en chaîne déferleraient, nous annoncent ces prophètes auto-proclamés, sur les pauvres européens piégés dans cette Union.
Personne n’est en mesure cependant de préciser la nature de ces cataclysmes, puisque tous annoncent qu’ils sont imprévisibles. C’est une question de foi, et donc de religion, la religion du veau d’or.
Des cataclysmes imprévisibles hypothétiques, mais le poids d’une dette bien réelle pour les citoyens européens et qui va encore s’aggraver, nous annonce-t-on, la bouche en cœur.
Quelques vérités étouffées qu’il est bon de rappeler
Une rapide rétrospective sur l’admission de la Grèce dans la zone euro, permettra de comprendre pourquoi la « danseuse » de l’Union Européenne, (et tout particulièrement de la France), est en train de plomber l’économie des Européens avec une monnaie unique qui leur a été imposée.
La Grèce était un pays économiquement sous-développé lorsqu’en 2001 Jacques Chirac et Lionel Jospin— réunis dans la ville portugaise de Santa Maria da Feira — donnent leur feu vert à l’entrée de la Grèce dans la zone Euro, avec leurs félicitations pour les politiques «saines» menées en Grèce.
Une décision qui a été publiquement dénoncée par Nicolas Sarkozy le 27 octobre 2011 à la télévision:
«… faire rentrer la Grèce dans l’euro. […] Ce fut une erreur. Parce que la Grèce est rentrée avec des chiffres qui étaient faux, et elle n’était pas prête. » (…) C’est une décision qui a étéprise en 2001 et dont nous avons payé les conséquences ces derniers mois.»
Les Etats se sont alors substitués aux sociétés privées. La dette grecque est restée extrêmement lourde, puisqu’elle pèse [en 2012] 175% du PNB du pays, soit 320 milliards d’euros, mais ces milliards sont détenus à 70% par des organismes publics :
- d’abord, le FESF, Fonds européen de stabilité financière, un organisme européen qui dépend de la BCE et qui a prêté 142 milliards;
- puis les pays européens, qui ont accordé des crédits en direct, à hauteur de 53 milliards;
- et enfin le FMI qui a prêté 32 milliards.
Reste 54 milliards d’euros, encore détenus par des banques ou des investisseurs qui ont reçu des garanties suffisantes.
Autrement dit, les banques européennes ne risquent plus de faire faillite, et au contraire, leurs positions sortent renforcées. Ce qui n’est pas le cas des finances publiques des Etats qui ont épongé et qui épongent encore la dette grecque.
Coût actuel avant augmentation: 600 € par Français (bébés compris):
Le renvoi au calendes grecques du remboursement de la dette grecque a un effet important pour les citoyens européens, car les prêts font monter leur propre dette d’autant. En partant des 320 milliards de départ de la dette grecque, L’Allemagne a prêté environ 60 milliards, et la France, 40 milliards, « selon les chiffres communiqué sur Europe 1 par Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE. Cela représente donc 600 euros par Français. »
Cette première dette publique, pour le cas où elle finirait par être remboursée, ne le sera qu’en 2041,
et son taux d’intérêt a été fixé avec une prime de 3 à 4% par rapport aux taux Euribor à 3 mois, soit environ 3,5 à 4,5% en ce moment. Les Européens remboursent une partie de ces primes à la Grèce, qui bénéficierait ainsi d’un taux réel de 2,6% sur sa dette publique, selon l’institut Breughel. La dette privée, elle, rapporte en ce moment plus de 10% d’intérêt à ses préteurs. Un taux bien lourd à porter pour le pays. (Source: L’Obs)
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