Quelques 2 500 personnes, dirigeants d’entreprise, décideurs politiques, milliardaires, banquiers, spéculateurs et célébrités, parmi lesquels on pouvait apercevoir le milliardaire rouge Georges Soros, se sont donc retrouvées pour discuter officiellement du thème « Créer un avenir partagé dans un monde fracturé », officieusement pour délibérer, en petit comité, de l‘avenir économique de l’ordre capitaliste et libéral-libertaire actuel. D’après le rapport publié par l’ONG Oxfam 82 % des richesses mondiales en 2017 sont retombées dans les mains de ce 1% de privilégiés de la population mondiale…
Étonnamment, dans ce repère du Nouvel Ordre Mondial qui œuvre pour les intérêts économiques et financiers d’un petit nombre de puissants, d‘organisations et de groupes économiques, François, le pape des « pauvres », a envoyé son représentant, le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour le Service du développement humain intégral. Cette représentation se meut dans le paradoxe ! Car tout en plaidant, auprès de cette élite de l’argent et du pouvoir, pour « une économie centrée sur l’homme » qui ne favorise pas « la culture du déchets et de l’indifférence » selon les termes du pape François, le Vatican, à travers son délégué, accepte cependant l’idée même de la globalisation et du « vivre-ensemble » promus à Davos, qu’il croit pouvoir être un événement générateur d’un monde meilleur et inclusif ! Alors que la mondialisation actuelle, dans sa triste réalité, est source d’asservissement des faibles par la disparition des nations-souveraines et des peuples, remparts naturels à l’esclavage capitaliste et financier…
Le cardinal ghanéen a rencontré les représentants d’autres religions ou spiritualités pour parler du « pouvoir de la foi » autour du thème de « comment guérir les blessures du monde ». Il était entouré entre autre par un théologien islamiste Hamza Yusuf Hanson et le représentant principal de la communauté international Baha’i, nouvelle fausse religion, qui s’inscrit parfaitement dans le processus de mondialisation puisqu’elle se consacre « à construction d’un monde spirituellement et matériellement prospère ».
Les remèdes aux « blessures du monde » qu’a préconisé l’ecclésiastique conciliaire n’ont rien de franchement catholiques mais plutôt une saveur gnostique, comme ceux de ses interlocuteurs :
« Notre foi nous aide à naviguer dans tout cela, à partir d’un principe de fond : pour moi, comme chrétien, la création comme point de départ définit l’humanité comme une famille. Nous appartenons à une famille. Ayant une père commun, nous sommes une famille appelée à vivre ensemble dans la recherche d’un bien commun comme frères. Donc c’est le principe de la solidarité qui nous aide à guérir toutes les relations fracturées qui peuvent naître dans nos expériences de vie. »
Exit le Christ et sa loi comme principe de paix entre les hommes et la nations… Le cardinal prône la répartition des richesses selon le modèle marxiste et matérialiste revisité par le capitalisme, fondement d’un nouveau Paradis social à venir pour un Homme originel sans péché originel. Car le cardinal Turkson ne s’arrête pas à cette ébauche de ce futur terrestre idyllique. Il revisite aussi la notion de péché pour la faire coller à cette vision ésotérique de la foi et des religions, alliée de la mondialisation en marche : « Ce que nous catholiques appelons péché c’est le sens de rupture qui se manifeste dans la vie de la personne » sous diverses formes. Pour dépasser cette fracture, explique le cardinal « notre tradition parle de conversion » qui advient à travers le dialogue « en reconnaissant les racines communes ».
Le péché n’est donc plus la perte de la grâce et de l’amitié de Dieu ; la conversion n’est plus la découverte du seul Sauveur, Rédempteur de l’humanité, le Christ Jésus, Fils de Dieu fait homme. Le péché c’est ce qui va contre le social et le sociétal, contre l’homme, individu-Roi et source de la loi. La conversion, l’acceptation de toutes les religions au nom des racines communes de l’humanité… Considérés sous cet angle terrestre, le péché génère les « fractures » de la mondialisation, et la conversion à la liberté religieuse devient la rédemption de la globalisation…
Pour le cardinal Turkson, le dialogue inter-religieux doit donc être vu comme un allié indispensable pour aider l’élite mondialiste réunie à Davos à bâtir selon les mots du pape François « des sociétés plus inclusives, plus justes, plus solidaires, capables de restaurer la dignité de ceux qui vivent des temps incertains et sont incapables de rêver à un monde meilleur » et à « contribuer au développement de l’humanité ».
A Davos, l’Église conciliaire a montré qu’elle s’inscrivait en plein dans le processus de mondialisation actuel, mis en place dans des temples pas vraiment catholiques qui font du Progrès la source du bonheur sur terre et de l’amélioration de l’humanité…
Francesca de Villasmundo
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