Déjà arrêté par les Américains en Afghanistan et emprisonné à Bagram, traduit en justice à Milan, acquitté, expulsé et retourné en Libye, il fuyait de Syrte et essayait de rejoindre la Tunisie quand il a été arrêté.
Il est considéré le terroriste le plus recherché par les autorités tunisiennes selon lesquelles il est le responsable de l’attentat terroriste, pour le compte de Daesh, en mars dernier, dans la ville tunisienne de Ben Guerdane. Attentat qui fit 58 morts.
Né en 1969 à Tripoli, ayant la double-nationalité libyenne et tunisienne, Fezzani a émigré en Italie dans les années 80 et y a vécu longtemps. Après un passé de petit voyou, vendeur de haschich, il se met à fréquenter deux mosquées de Milan où il dévient, selon son propre témoignage, « un homme pieux. » Recruté pour partir se battre en Bosnie, il passe par un camp d’entraînement djihadiste et restera sur le front un an. C’est le début d’une carrière militaire au sein de différentes forces islamistes. Il ira combattre en Afghanistan et sera capturé à Peshawar au Pakistan à cause de problème de visa. Relâché, il se marie et y établit sa famille. Il devient parallèlement le référent « pakistanais » de la « cellule des Tunisiens » et le réceptionniste des combattants qui arrivent pour aller se battre en Afghanistan.
Emprisonné par les Américains, il rentrera en Italie en 2008, acquitté et expulsé. Il sera cependant condamné en appel à 6 ans de réclusion mais est déjà installé en Tunisie où il continue son combat pour le djihad. Il part combattre en Syrie pour Al-Nosra, mouvement terroriste lié à Al-Qaïda, ceux « qui font du bon boulot » selon Laurent Fabius. Puis il s’engage aux côtés du Califat islamique. C’est en Libye qu’il connaîtra son temps de gloire pour Daesh. Il devient un commandant valeureux et l’homme de confiance de Bagdadi.
Impitoyable et sanguinaire, il est un homme clé de l’État islamique en Nord-Afrique. En Italie, depuis longtemps, la police enquête sur son réseau de contacts dans le Nord du pays. Des hommes qui lui avaient déjà promis fidélité il y a 20 ans et qui, aujourd’hui, pourraient, à leur tour, avoir été séduits par l’idéologie de Daesh…
Francesca de Villasmundo
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