Une polémique fait grand bruit en Corse. Tout débute à Prunelli-di-Fiumorbu, petite ville de 3 000 habitants en Haute-Corse. Des enseignantes prévoient d’apprendre aux enfants une chanson qu’ils chanteront lors de la kermesse. Une chanson de John Lennon, Imagine. Mais les enseignantes souhaitent que les enfants apprennent la chanson en cinq langues différentes. Dont l’arabe.
Des parents ont protesté, estimant qu’ils n’envoyaient pas leurs enfants à l’école pour qu’on leur apprenne l’arabe. La controverse a pris de l’ampleur. Le calme de la kermesse semblait de plus en plus compromis. L’affaire a pris une tournure politique et médiatique. La kermesse de l’école a été annulée. Des enseignants ont fait jouer leur droit de retrait pour ne pas assurer la classe lundi et mardi en signe de mécontentement. Des inscriptions « Arabi fora » (« les Arabes, dehors ») et « Lingua corsa » (« langue corse ») sont apparues sur les murs aux abords de l’école. Le rectorat a porté plainte contre X. La réunion organisée par la mairie avec les parents d’élèves a également été annulée par craintes de tensions trop vives. Bref, on est dans l’escalade.
Et dans un tel climat, Najat Vallaud-Belkacem vient mettre son grain de sel et ne trouve rien de plus judicieux que de déclarer aux médias : « Dans la politique que je mène pour développer les langues vivantes étrangères, l’arabe sera évidemment dans le panel des langues, parce qu’il faut le développer, parce qu’on a besoin de cette diversité des langues et je condamne ce type de comportement. »
Najat Vallaud-Belkacem ne connaît probablement pas le tempérament corse. Elle risque d’être surprise.
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