Mgr Derio Olivero, évêque du diocèse de Pinerolo, dans le Piémont, a récemment commenté ce document épiscopal, dont il a participé à l’élaboration, dans la revue écrite de son diocèse, Vita Diocesana Pinerolese ( Anno 9, N.3 ) du dimanche 11 février. Le vaticaniste Marco Tosatti, qui a pu lire cet entretien en a fait l’analyse suivante, parue sur La nuova Bussola Quotidianna, dont voici les points les plus pertinents :
« Certaines phrases de cet entretien nous ont frappés, les plus significatives. Nous trouvons qu’une d’elles est vraiment géniale : “Le mariage continue donc à être indissoluble mais pas incassable”. Nous sommes désolés mais nous ne comprenons pas. Nous n’avons pas été informés qu’il existe une nouvelle catégorie de cassabilité ou d’incassabilité. Cela signifie-t-il que si deux personnes se marient, elles le sont de manière indissoluble, mais qu’elles peuvent se casser ( dans tous les sens du terme ) ? Et alors que se passe-t-il ? La phrase suivante est éclairante : “Pour ceux qui ont réalisé une nouvelle union, il peut y avoir un chemin qui arrive aussi à ce qu’ils soient pleinement intégrés”.
Cette phrase a une conséquence logique, comprise sur le champ par le journaliste, qui en effet a demandé : “Peut-on alors envisager, dans cette direction, une bénédiction de cette nouvelle union ?” Mgr Olivero a répondu : “Dans le document de la Conférence Épiscopale Piémontaise, ce n’est pas envisagé, mais je crois que cela pourrait être une bonne solution. Après un chemin approprié, nous pourrions prévoir une bénédiction qui signifierait reconnaître la validité de la relation.”
Cela signifie-t-il, en pratique, qu’en plus du premier mariage sacramentel valide d’un ou des deux partenaires, l’Église ajouterait un rite pour apposer un sceau ou un tampon sur la seconde union ? Parlant d’Amoris Laetitia, Mgr expose ce qui lui semble être deux grandes nouveautés. “La première : il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans des situations dites irrégulières vivent dans l’état de péché mortel car il y a beaucoup de questions à considérer. Il n’y a plus d’automatisme. Il faut évaluer au cas par cas. La seconde : la grâce de Dieu est également à l’œuvre dans la vie des divorcés remariés.”
“Ces deux grands principes ouvrent la porte à la possibilité d’effectuer un chemin d’accueil et d’accompagnement capable de les aider à discerner ( c’est la conscience de l’individu qui décide, non la conscience du prêtre ) afin d’évaluer la possibilité d’une intégration qui conduit jusqu’au retour aux Sacrements.” Ainsi, dans la compréhension de ce prélat, le prêtre, que l’on présume être le confesseur, n’a pas un mot à dire sur l’état de la personne qui s’est adressée à lui.
On peut se demander ce qu’il est advenu du Sacrement de la Réconciliation ; et pourquoi le maintenir. Et si c’est la conscience de l’individu qui décide, quel besoin est-il des tribunaux diocésains ? Si je suis convaincu que mon premier mariage n’était pas valide, pourquoi devrais-je dépenser de l’argent et du temps dans mon diocèse ? Et voici une dernière citation : “Amoris Laetitia va outre la logique juridique. Un couple qui en conscience vit pleinement sa nouvelle union dans tous ses aspects peut avoir accès aux Sacrements, après un chemin approprié. Cela nous aide à comprendre que les Sacrements ne sont pas une récompense pour les bons.”
À la lumière de ces interprétations, il nous semble que soit évidente et urgente la nécessité d’une réponse, pour l‘instant niée, de la part du Pape aux dubia, […], parce qu’ils concernent chacun des points développés par Mgr Olivero. » (Traduction de Francesca de Villasmundo).
Francesca de Villasmundo
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