Les fleurs du mal d’Amoris laetitia n’en finissent plus de s’ouvrir sous le soleil ténébreux de la dictature du relativisme, qui règne en monarque absolu sur la Rome néo-moderniste et post-concile.
Le dernier bouquet sulfureux vient tout droit des Alpes du Piémont italien. La conférence épiscopale du Piémont et du Val d’Aoste (CEP), conduite par Mgr Cesare Nosiglia, évêque de Turin, a publié le 30 janvier 2018 ses orientations concernant l’Exhortation bergoglienne sur la famille. Cette Note pastorale s’intitule « Le Seigneur est proche de qui a le cœur blessé. Accompagner, discerner, intégrer ».
L’objectif de ces évêques italiens, est-il expliqué dans une synthèse de présentation de la Note, est d’inviter les pasteurs à avoir
« un style de proximité et d’attention envers toute les familles. » Et « en suivant les indications d’Amoris laetitia, [le document] propose aussi des indications utiles pour affronter les situations des couples et des familles dont l’amour est blessé ou souffrant ». « Sur la participation à la vie de l’Église, la Note rappelle l’exigence de discerner quelles sont les différentes formes de limitations actuellement pratiquées dans le champ liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel, qui peuvent être dépassées. »
Les évêques piémontais considèrent, dans leur texte, que les communautés chrétiennes
« sont encouragées à une profonde mutation de regard et de style, parce qu’elles mettent au centre l’amour miséricordieux de Dieu ».
Avant l’ère d’Amoris laetitia la Bergoglienne, l’amour miséricordieux de Dieu n’était donc pas le centre de la vie des communautés chrétiennes, si l’on analyse froidement les propos de ces ecclésiastiques piémontais… Qui ainsi, avec l’excuse de bâtir une Église plus miséricordieuse que par le passé, travaillent à intégrer miséricordieusement tout le monde… Ouvrir la porte à l’accès aux sacrements pour les divorcés-remariés civilement devient un impératif intégrationniste : c’est pourquoi leur document évoque « un parcours d’intégration au cas par cas » pour les couples en situation d’adultère qui « n’arrivent pas à maintenir » « l’engagement de vivre la continence ». Mais ne nous y trompons pas : l’utilisation du mot Intégration n’est qu’un subterfuge hypocrite pour dissimuler ce véritable abandon de la loi morale catholique et naturelle qui est en train de se jouer sous le pontificat de François.
La Note précise en effet :
« il faudra considérer ce que dit le pape François : a) puisque “le degré de responsabilité n’est pas identique dans tous les cas” donc “les conséquences ou les effets […] ne doivent pas être nécessairement toujours les mêmes” (AL 300), à la note 336 il est précisé que cela regarde aussi “la discipline sacramentelle” quand le “discernement peut reconnaître que dans une situation particulière il n’y a pas de faute grave” ; b) “à cause des conditionnements ou de facteurs atténuants”, il est “possible que, entre une situation objective de péché – qui ne soit pas subjectivement coupable ou qui ne le soit pas de manière totale-, on peut vivre dans la grâce de Dieu, on peut aimer, et on peut aussi croître dans la vie de la grâce et de la charité, en recevant dans ce but l’aide de l’Église” (AL 305) ; dans la note 351 il est affirmé que “cela pourrait être aussi avec l’aide des sacrements”. »
Les formulations d’Amoris laetitia, précise la Note,
« permettent deux considérations : a) l’accès aux sacrements s’inscrit comme un moment du dialogue de discernement et du chemin de renouvellement : ce n’est pas une norme canonique, à considérer valide pour tous, mais un éventuel aspect du chemin, fruit du discernement personnel et pastoral ; b) il faut évaluer chaque situation, très différentes entre elles… »
Pour les évêques piémontais
« une telle pratique pourrait dans le futur enrichir la conscience de l’Église et la rendre capable d’une plus grande intégration, en s’ouvrant à des praxis de réconciliation qui pourraient devenir pertinentes dans l’espace ecclésial. L’indication du pape, en effet, invite à reconnaître que la question de l’accès des divorcés-remariés aux sacrements a un poids limité mais toutefois cela change le regard et le cœur de l’Église dans le défi contemporain sur la famille. »
La Conférence épiscopale du Piémont précise encore
« qu’il faudra évaluer dans le for intérieur le degré divers de responsabilité personnelle et les gestes qui favorisent les pas pour l’intégration, en les intégrant dans un sérieux chemin de conversion » « avec l’aide des sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie »
comme le rappelle Amoris laetitia.
Et voilà ! La communion aux adultères est permise grâce à Amoris laetitia ! Cette Note est une preuve supplémentaire que cette exhortation bergoglienne, profondément naturaliste et relativiste, attaque profondément et fragilise durablement la famille catholique et traditionnelle en sapant ainsi l’indissolubilité sacramentelle du mariage, qui est pourtant la protection surnaturelle indispensable pour que la cellule familiale puisse contrer victorieusement les assauts diaboliques du monde post-moderne et nihiliste qui veut sa perte…
Francesca de Villasmundo
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