Je parle fréquemment avec des Américains et des Européens, surtout des jeunes. Ils viennent en Amérique espagnole  (mal appelée Amérique latine) ou plutôt en Amérique ibérique pour inclure le Brésil, à la recherche de « mystères». Et, comme partout, il y en existe.  Cependant, quand ces jeunes se mettent à réfléchir, ils s’étonnent de ces mystères que jamais ils n’auraient pu imaginer.

 

Ils viennent à la recherche de peuples opprimés, sur le chemin de la révolution et de la théologie de la libération. Dans la recherche de nations indigènes victimes d’holocaustes qui réclament la restitution de terres et l’autonomie politique, ils parcourent d’immenses territoires de notre continent pour connaître les traditions et les cultes religieux originaux de ces peuples précolombiens.

 

La surprise est grande quand ils sortent des circuits touristiques du politiquement correct.

 

Les peuples opprimés sont les mêmes qui votent pour les gouvernements qui les oppriment. Cela fait des années que l’excuse des « dictatures militaires » est terminée et les conséquences (de ces dictatures) auraient dû s’éteindre après 30 années ou plus de « démocratie » sur le continent hispano-américain.

 

Sans besoin d’aller dans les pays si petits et pauvres de l’Amérique centrale, en Argentine, mon pays, nous trouvons que les plus humiliés et maltraités par les gouvernements de la « démocratie » sont ceux qui votent dans les pourcentages les plus élevés pour ceux qui les humilient. Exceptée la fraude qui existe, c’est vrai, le vote est réel.

 

Lorsque ces visiteurs américains ou européens cherchent des peuples authentiques, il n’est pas besoin d’aller dans des lieux secrets ni de s’introduire dans des forêts pleines de dangers et de marais sinistres. On les trouve dans la rue et les milieux les plus populaires. Certainement pas à l’état pur mais d’une façon métissée parce que l’Espagne, dans les terres qu’elle découvrit et conquis, a réalisé un phénomène remarquable : elle s’est mélangée aux indigènes. C’est pour cette raison qu’il y a une race particulière commune à toute cette Amérique et que les populations d’origines pures sont rares.

 

Lorsqu’on cherche les cultes et religions autochtones, et si l’on suit le circuit touristique, on trouve le culte du « Senor del Milagro », de la vierge de Itati, Copacabana, Aparecida, Lujan….  C’est ici que sont les peuples originels rendant les cultes.

Bien sûr, ce n’est pas que les croyances soient enterrées ou que soient oubliées les langues de beaucoup de ces peuples. Elles cohabitent bien avec l’espagnol, en premier à cause de l’abandon de l’action missionnaire, puis ensuite par une formidable démonstration de la survivance de cette même action, qui respectait ce qui pouvait convenir avec la nouvelle religion et convertissait massivement les Indiens après les apparitions de Notre Dame de Guadaloupe à l’indien Juan Diego.

 

Quand les Jésuites furent expulsés par le roi d’Espagne, les peuples autochtones, qu’ils avaient éduqués, conservèrent les trésors reçus comme ils purent. Et, ils purent plus que l’on ne le croit. Aujourd’hui en Bolivie, à la zone frontière avec le Paraguay, les descendants de ces Indiens guaranis ont une école de musique baroque américaine aussi excellente que celle du Continent. Le jeu des orchestres d’enfants et de jeunes nous enthousiasme. De plus, la technique de fabrication d’instruments européens qu’ils avaient apprise, se maintient et ils en exportent en Europe où ils sont grandement appréciés.

 

Mais l’Amérique latine abandonne peu à peu ses racines culturelles hispaniques, au nom d’un indigénisme idéologique, d’origine européenne, presque toujours encouragé par des organisations avec siège européen ou nord-américain. Par exemple, le siège de l’organisation réclamant la reconnaissance de la nation mapuche est à Londres… et à part le nom de tête qui est indigène, les autres dirigeants sont européens.

 

Les mêmes gouvernements démocratiques de ces peuples votent (tous, les créoles comme les descendants d’immigrants) des lois si éloignées d’eux et de toute la culture de l’Amérique latine : l’avortement, la théorie du genre, le mariage homosexuel, etc… Ces idéologies qui ne sont pas nées dans cette Amérique mais qui la conditionnent pour l’obtention de crédits d’aides économiques et éducatives.

 

Prof. Marcelo González

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