Besançon, ville à gauche depuis 1953, n’a pas profité du contexte national pour basculer à droite. On notera une abstention de 42,82%, un chiffre moins élevé qu’en 2008 où il était de 45,01% donc l’électorat de gauche est restée mobilisé, contrairement à d’autres endroits. Il suffisait pour s’en convaincre de voir la foule des partisans de Fousseret qui avait envahi le Kursaal et applaudissait à chaque annonce de bureau de vote où l’ancien maire sortant était en tête. Pourtant la tension était palpable car le candidat UMP-Modem-UDI Jacques Grosperrin n’a jamais été véritablement distancé et il a été en tête dans 26 bureaux sur 66 plus un où il est arrivé à égalité. Au final, ce sont trois malheureux points qui séparent les deux principaux candidats. En revanche le clan socialiste n’a jamais douté de la victoire si on considère qu’il s’était déplacé en force dans la capitale comtoise avec la présidente de région : Marie-Guite Dufay, le président du Conseil Général du Doubs : Claude Jeannerot et les deux députés dont un EELV-PS : Barbara Romagnan et Eric Alauzet. Notons que ce dernier, présent sur la liste du maire-sortant, est élu au conseil municipal. Membre du Conseil Général, il doit démissionner de son poste aujourd’hui pour se conformer à la politique de non-cumul des mandats de son parti. Pourtant Jean-Louis Fousseret se veut humble et on comprend pourquoi parce que la victoire reste, malgré les apparences, médiocre.
Le score du maire sortant est de 47%…on est loin des 55 et 56% qu’il a pu faire lors de ces deux dernières élections. On assiste donc à une certaine érosion, dû au contexte national mais aussi aux divisions internes illustrées par l’accumulation de listes de gauche. Ainsi l’ex-conseiller municipal Franck Monneur a mené sa propre liste et ne s’est pas rallié au second tour, appelant à voter blanc. Le FDG avait aussi la sienne mais s’est vu repoussé par le maire, qui a considéré qu’il n’avait pas besoin d’eux au second tour pour l’emporter. Très critique envers Fousseret, le parti n’en reste pas moins politiquement mort à Besançon. Mais c’est aucun doute la liste FN-RBM de Philippe Mougin qui a permis cette réélection avec 8% des voix contre 11,76 au 1er tour, obtenant au passage deux élus. Pourtant le candidat se présentait sans véritable programme crédible à proposer ni une campagne véritablement visible (ndlr : pas même un blog de campagne où pouvoir trouver le programme, les actualités. C’est pourtant simple et gratuit). Dans tous les débats, il n’a jamais su convaincre, répondant rarement à la question la détournant pour mener sur le terrain du national. Il a pourtant fait plus que les 7% de Sophie Montel au 1er tour de 2001, c’est bien le signe de quelque chose. Le FN dans le Doubs s’est souvent révélé peu efficace. Il a six ans pour convaincre qu’il peut faire quelque chose au conseil municipal mais pour cela il faudra faire plus qu’une campagne municipale décevante.
Pourtant si Besançon reste de justesse à gauche, ailleurs en Franche-Comté c’est la bérézina. Tout le territoire de Montbéliard avec Belfort et Montbéliard est passé à droite. Moscovici a été battu dans son fief de Valentigney. Saint-Claude a aussi basculé. Jacques Pélissard, maire UMP, conserve son mandat à Lons-Le-Saunier. Besançon passait à droite et c’était la catastrophe pour le parti dans la région. Il n’en sera rien et elle restera la ville-bastion et résistante de la gauche en Franche-Comté !
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