Allemagne : le Bundestag discute de l’interdiction de l’Afd

La demande d’interdiction de l’AfD qui a le vent en poupe pourrait être discutée au Bundestag la semaine prochaine. Les initiateurs de la motion ont appelé les autres députés à la soutenir.

L’interdiction de l’Afd souhaitée par ses adversaires et relayée par les médias mainstream est dans les cartons depuis de nombreux mois

C’était dans les cartons : en Allemagne, l’interdiction de l’Afd souhaitée par ses adversaires et relayée par les médias mainstream depuis de nombreux mois est relancée. L’excuse : la ‘radicalisation’ du discours sur l’immigration et contre l’islam. La raison : la peur que l’Afd ne gagne les futures élections et ne balaye ainsi les politiciens du vieux système corrompu écolo-bobo-radical-chic-immigrationniste-atlantiste qui a considérablement affaibli l’Allemagne en tous domaines. Et surtout le soutien que lui apporte Elon Musk via son réseau X donne une visibilité à son discours sans précédent. De quoi faire trembler les fondations pourries de la République fédérale allemande.

Pourtant la tête du parti, Alice Weidel n’est pas à proprement parlé une réactionnaire, une contre-révolutionnaire, qui s’en prendrait à la matrice du système démocratique. Au contraire, elle épouse les thèses sociétales de la révolution arc-en-ciel : elle vit avec une citoyenne suisse d’origine sri-lankaise, Sarah Bossard. Son homosexualité explique en partie le positionnement de son discours anti-immigration islamique.

Et pourtant, même cette soumission au monde arc-en-ciel ne retire pas l’Afd de la liste des ennemis de l’establishment politique en place : son programme anti-OTAN et anti-UE, le GEIXT, qui séduit les foules est un danger.

Le système politique allemand est à bout de souffle

La seule solution qu’a donc trouvé le système politique allemand à bout de souffle pour garder le pouvoir réside donc dans l’interdiction pure et simple, sous des prétextes fallacieux, du parti souverainiste et identitaire.

Ainsi, la demande de procédure d’interdiction de l’AfD doit être discutée la semaine prochaine au Bundestag . Cela a été annoncé par les responsables de l’initiative. La députée SPD Carmen Wegge, qui a déposé la candidature avec un groupe multipartite, a appelé les députés à soutenir le projet.

L’objectif de la motion de groupe est que le Bundestag décide d’ouvrir une procédure d’interdiction de parti pour l’ AfD. La Cour constitutionnelle fédérale de Karlsruhe serait alors responsable de la procédure et de la décision concernant l’interdiction. Le Bundestag, le Bundesrat ou le gouvernement fédéral peuvent demander à la Cour constitutionnelle fédérale d’interdire un parti. « Le facteur décisif de succès est de savoir s’il est possible de prouver que le parti agit activement contre l’ordre fondamental libre et démocratique de l’État » écrit le quotidien allemand Zeit Online.

Les demandeurs de l’interdiction dénoncent la « position révisionniste historique » de l’Afd qui soutient qu’Hitler était un communiste

En novembre, un groupe de plus de 100 membres du Bundestag de différents partis a présenté une telle demande. Ils soutiennent que l’AfD va à l’encontre de ces principes centraux. Entre autres choses, selon eux, il remet en question « la dignité humaine des migrants, des personnes handicapées et des personnes ayant une sexualité non hétéronormative, lutte pour un État ethnique et banalise les crimes nazis ».
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Le co-initiateur Marco Wanderwitz (CDU) avait demandé à plusieurs reprises une interdiction. Il a appelé à se dépêcher : « Alors que l’AfD continue de se radicaliser, elle exprime de plus en plus ouvertement des positions révisionnistes historiques, a-t-il déclaré, comme celle de Mme Weidel récemment, selon laquelle Hitler était un communiste ». « Il n’y a actuellement aucune alternative », conclut-il.

Till Steffen, des Verts, a également qualifié la demande de plus urgente que jamais. La députée de gauche Martina Renner a également déclaré que le Bundestag devrait « utiliser la dernière chance » pour que l’interdiction de l’AfD soit examinée par la Cour constitutionnelle. L’association fédérale AfD est classée par l’ Office fédéral pour la protection de la Constitution comme partiellement extrémiste de droite.

Le vieux système corrompu atlantiste et européiste vacille partout en Europe

On ne sait pas encore si le Bundestag discutera de cette candidature avant les élections. Une première discussion n’est pas encore inscrite à l’ordre du jour des réunions de la semaine prochaine. En dehors de la semaine prochaine, selon les plans actuels, il n’y aura que deux jours de séance en février avant les nouvelles élections au Bundestag. Une éventuelle interdiction de l’AfD fait l’objet de discussions controversées. Le chancelier Olaf Scholz (SPD) s’est prononcé contre une interdiction en décembre.

Si les députés acceptent d’engager une procédure d’interdiction auprès de la Cour constitutionnelle fédérale, les obstacles juridiques à l’interdiction d’un parti seront élevés. Dans un arrêt de 1956, la Cour constitutionnelle a rappelé qu’une « attitude activement combative et agressive » est une condition préalable à l’abolition d’un parti politique.

Si l’Afd devait gagner les élections faute d’avoir été interdite au préalable, il restera à ces politiciens qui tremblent de perdre leurs prébendes l’option émise par Thierry Breton : l’annulation pure et simple de ces mêmes élections comme en Roumanie.

Devant toutes ces machinations liberticides pour empêcher l’arrivée au pouvoir de partis plus centrés sur les intérêts vitaux de leurs nations démontre une chose : le vieux système corrompu atlantiste et européiste vacille partout en Europe. Et c’est tant mieux !

Francesca de Villasmundo

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