Après 5 ans de guerre et 300 mille victimes, le conflit syrien connaît un retournement qui pourrait être décisif pour contribuer à un cessez-le-feu. Et peut-être à une « pax siriana ».
La fin de l’aide, annoncée par Donald Trump, aux rebelles djihadistes des groupes appelés de manière abusive « modérés » alors qu’ils agissent en symbiose avec les terroristes de Daesh, tel le Front Al-Nosra rebaptisé Jabhat Fateh al-Sham, et l’aide russe au gouvernement légal de Syrie sont en train de réaliser ce revirement de situation radical.
Renversement avant tout militaire mais capable d’ouvrir la voie à des négociations de paix. Depuis hier les troupes de Bashar al-Assad, appuyés par les milices du Hezbollah, les pasdaran iraniens et l’aviation russe maîtrisent une grande partie de l’antique citadelle d’Alep. Les rebelles avec à leur tête les miliciens d’al-Nosra, le bras syrien d’Al-Qaida, conscients que l’arrivée de Doanld Trump signe la fin de l’appui américain, invoquent un cessez-le-feu et semblent prêts à négocier.
La chute d’Alep-Est, dont plus de 80% sont maintenant sous contrôle du gouvernement, après la reconquête d’hier, ne fut pas sans douleur. Pour déloger les rebelles qui maintenaient la population sous la terreur, il a fallu cinq mois de guerre, de bombardements et de raids contre les positions djihadistes cachées entre les immeubles et les hôpitaux. Cela a engendré des morts mais aussi un exode massif de la population surtout vers Alep-Oeust, zone sous la tutelle du gouvernement syrien, grâce aux couloirs humanitaires laissés ouverts par les troupes loyalistes.
Cette libération d’Alep peut ouvrir la voie à une paix syrienne mais aussi à de nouveau rapports entre la Russie de Vladimir Poutin et l’Amérique de Donald Trump.
Francesca de Villasmundo
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