Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, le 14 mars dernier, le polémiste français à trois mois de prison ferme pour contestation de crime contre l’humanité et injure raciale à cause d’un dessin qui parodiait une couverture de Charlie Hebdo et qui a été jugé révisionniste. Cette couverture satirique remet en cause selon les juges l’existence de la Shoah.
En avril 2016, après les attentats de Bruxelles, le site d’Alain Soral Égalité et Réconciliation avait publié un dessin représentant une «une» titrée «Chutzpah Hebdo» (allusion à Charlie Hebdo) avec le visage de Charlie Chaplin devant l’étoile de David et une bulle «Shoah où t’es?».
Pour la magistrature française, cette question ainsi que la mention «historiens déboussolés», traduisent le fait
« qu’il serait légitime de s’interroger sur l’existence de la Shoah» et «reflète et insinue chez le lecteur l’idée que la Shoah serait non une réalité indiscutable mais une fabrication de l’esprit».
Le tribunal a également ordonné la suppression du dessin et condamné le polémiste à verser des dommages et intérêts aux parties civiles, des associations de lutte contre le racisme. Soit, dans cette affaire, 12.000 euros à payer pour Alain Soral aux organismes suivant :
Union des étudiants juifs de France (UEJF) : 1.000 euros de frais de justice ;
J’accuse ! : 1.000 euros frais de justice ;
Avocats sans frontières : 1.000 euros de dommages et intérêts et 1.000 euros de frais de justice ; Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) : 1.000 euros de dommages et intérêts et 1.000 euros de frais de justice ;
Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) : 1.000 euros de dommages et intérêts et 1.000 euros de frais de justice ;
SOS Racisme : 1.000 euros de dommages et intérêts et 1.000 euros de frais de justice ;
Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) : 1.000 euros de dommages et intérêts et 1.000 euros de frais de justice.«Cette condamnation marque une nouvelle étape dans la détermination de la justice et des associations à empêcher cet idéologue de la haine de propager l’antisémitisme et le négationnisme sur internet et les réseaux sociaux»,
s’est réjoui dans un communiqué Sacha Ghozlan, président de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France) qui s’était portée partie civile.
Pour Alain Soral cette peine de prison est une première. Il va semble-t-il faire appel.
Sans porter de jugement sur cette décision du Tribunal de Paris, on peut toutefois noter qu’il est loisible en France de nier l’existence de Dieu, de caricaturer les symboles catholiques de façon parfois outrancière et pornographique, de produire des spectacles blasphématoires sans que cela n’émeuve les juges ni entraîne une quelconque sanction… De même de vrais criminels, violeurs, pédophiles circulent en toute impunité, faute de condamnation sévère et de places en prison.
On vit vraiment une époque…renversante !
Francesca de Villasmundo
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